Ce que le vent transporte

Le vent transporte énergie, matières et… rumeurs.
Transporteur d’énergie
On dirait un slogan pour ERDF. Mais le vent est plus que cela. Il est lui-même énergie avec la pression qu’il exerce sur nos voiles ou sur les ailes des moulins. Ces moulins rebaptisés aujourd’hui éoliennes en référence au maître et régisseur des vents dans la mythologie (Eole). Il est aussi transporteur d’énergie avec celle qu’il prend sous forme de chaleur lors d’évaporation, dans les alizés par exemple, et qu’il rend avec la pluie dans nos régions dîtes tempérées..
Transporteur de matières
Souvent ostensiblement, comme lorsqu’il déplace de gros nuages noirs plein d'eau liquide et de glace, parfois plus insidieusement quand il nous brûle le visage avec le sel invisible des embruns marins, le vent porte et transporte les éléments. Ce phénomène peut aussi se révéler cruel, quand il apporte le sable arraché au désert. Israël vient d’en faire l’amère expérience avec un chargement venu de Syrie perturbant dans le même élan vie urbaine et vie agricole. C’est avec ce sable que le vent apporte aussi une rumeur.
Transporteur de rumeurs
C’est ce qu’il fait quand il est accompagné d’un bruit confus dont l’origine serait parole d’expert. Ce sable arraché exceptionnellement à la Syrie le serait en raison d’une érosion massive, elle-même due aux terres abandonnées, donc non cultivées et non irriguées, pour cause de guerre civile. Et comme ces bruits sont éparpillés à tout vent, et récupérés pour tout usage, on a dans le même temps, et en veille de COP21, cette rumeur qui fait son chemin vers Paris : Si les Syriens abandonnent leurs terres, ce ne serait pas uniquement pour fuir les atrocités de la guerre. Le réchauffement climatique y serait aussi pour quelque chose. Pour preuve, cette sécheresse, qui depuis 2006 ravage le « croissant fertile ». Un fléau qui fait exploser le cours des céréales et la mortalité infantile. Il y a des précédents, la révolution française s’est construite aussi en partie sur une famine ricochet d'aléas climatiques.
Et le réfugié politique devient réfugié climatique. Autant en emporte le vent.