Erreurs de prévisionnistes
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Tous les prévisionnistes se trompent, mais certains exagèrent.
Pas facile de distinguer les bons des mauvais alors que c’est principalement le type de situation météorologique qui commande la qualité, la fiabilité de la prévision. Ainsi, il est normalement plus facile de prévoir du beau temps sous un anticyclone bien installé en plein été que du beau temps de passage entre deux perturbations en automne. Même certaines trajectoires de dépressions sont plus fiables que d’autres. Les dépressions vivent. Elles naissent, grandissent, vieillissent, meurent, chacune se forgeant son caractère.
Il y a les enfants sages grandissant dans un milieu avec des repères sécurisants. C’est le cas des individus qui traversent l’atlantique d’ouest en est pour arriver sur nos côtes en adultes bien dans leurs peaux. Ceux-ci permettent au prévisionniste de briller en annonçant l’heure d’arrivée de la pluie avec plus grande précision que la SNCF ne le fait pour ses TGV.
Il y a les enfants hyperactifs qui, même évoluant dans un milieu privilégié, peuvent devenir imprévisibles, ou presque. Ce peut être le cas des dépressions venues de loin qui sont passées de statut de cyclone tropical à un statut plus conventionnel de nos latitudes dîtes tempérées. Ceux-là sont longtemps capables de réserver des évolutions surprenantes.
Et puis il y a les phénomènes qui naissent à nos portes et qui deviennent délinquants avant même qu’on les ait vu grandir. C’est pour les comprendre et les surveiller qu’il faut des prévisionnistes expérimentés et attentifs. Les dépressions nous arrivant du sud, par exemple, avec un cœur si chaud qu'il s’exprime par une grande générosité pluviométrique, sont souvent indécises. En particulier leurs trajectoires sont difficiles à prévoir. Elles ne nous disent qu’au dernier moment si elles préfèrent l’Irlande à la Bretagne.
Alors, en bordure de cette vie trépidante dont il a à peine conscience, le parisien aura peut-être pris son parapluie pour rien !!