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Figaro Nautisme. - Avec quel oeil suivez-vous la course?
Morgan Lagravière. - Avec l'oeil du futur concurrent. Je me tiens au courant quotidiennement, presque heure par heure et c'est vraiment passionnant. Je suis très concerné et ça rend la course encore plus intéressante. Quand on voit la tête de flotte notamment, ça donne envie de s'actualiser le plus souvent possible. En dehors des deux premiers, je suis au coup par coup quand il y a un petit événement comme avec Bernard Stamm par exemple.
Le Vendée Globe est donc un objectif clair...
Bien sûr, je veux faire le Vendée Globe 2016, c'est mon objectif majeur. Mais c'est compliqué. Ne pas être compétitif ne m'intéresse pas donc il faut que je réussisse à trouver des partenaires solides. De mon côté, je dois signer des performances intéressantes pour prouver aux éventuels sponsors l'intérêt qu'ils ont à me soutenir. Je sais aussi qu'il y a une part de chance car la performance n'amène pas forcément les sponsors. Pour rivaliser sur ce genre de courses, la qualité du bateau et la préparation sont essentielles, il me faut donc un partenaire fort.
C'est une course qui sonne comme un aboutissement dans une carrière de marin?
Un aboutissement, peut-être pas. Il y a tellement de courses dans la voile, qu'il serait dommage de s'arrêter sur une seule. Après, c'est vrai que c'est quelque chose d'énorme, c'est une course très spécifique donc passionnante. Mais le Vendée Globe est aussi très sélectif donc il ne faut pas s'arrêter à ça. Ce n'est pas parce qu'on ne fait pas le Vendée Globe qu'on n'est pas un bon skipper.
Voir un marin à peine plus âgé que vous en tête, ça vous donne encore plus envie?
Oui, forcément. François a l'âge que j'aurais lors du prochain Vendée Globe (29 ans), ça fait réfléchir. En plus de la génération, on a aussi un profil similaire dans le parcours. Le problème, c'est qu'on ne maîtrise pas forcément le sponsoring. Quand je faisais du dériveur, on pouvait réaliser des bonnes performances avec peu de moyens mais en Figaro, c'est compliqué. Je travaille avec des partenaires déjà existants mais d'autres peuvent être amenés à se greffer à mon projet.
Le monocoque en solitaire, c'est ce qui vous intéresse le plus désormais?
Ça fait maintenant 2 ans que je fais du solitaire et ça me plaît énormément, donc je pense vraiment que c'est ce que je vais privilégier. Le monocoque est aussi un support qui me convient bien mais je ne me ferme à rien, je ne suis pas contre des piges en multicoque ça ne peut être que bénéfique, mais le monocoque aura toujours ma préférence.
Quelles sont vos échéances?
Je discute d'un programme avec mes partenaires. Ce n'est pas confirmé mais je devrais participer à la Solitaire du Figaro 2013. C'est une belle course et ça me permettrait de garder une certaine activité en navigation en dehors des entraînements. J'ai aussi le rêve de faire la Transat Jacques Vabre, ce serait bien et ça entrerait bien dans mon projet à moyen terme de faire le Vendée Globe 2016. Pour la Jacques Vabre, je n'ai pas de coéquipier prédestiné, je cherche déjà à ce que mon partenaire me soutienne dans cette idée. J'ai des affinités avec Erwan Tabarly, donc ça pourrait être sympa de naviguer ensemble mais c'est seulement une idée...