
Le skipper de Virbac-Paprec s'accroche à son objectif: remonter le chenal des Sables d'Olonne malgré la perte de sa quille. Il a donc choisi de faire une pause au nord de l'Espagne - sans poser pied à terre - pour laisser passer le fort coup de vent qui balaiera le golfe de Gascogne dans la nuit de jeudi à vendredi.
Ce mercredi, à 21 heures, Jean-Pierre Dick a choisi de mouiller ou de prendre un coffre dans un abri sur la côte nord espagnole, à San Ciprián. Il s'agit d'une anse protégée des vents de nord-ouest et de sud-ouest. Elle est située sur la côte nord de l’Espagne à 70 milles dans l’Est de la Corogne. Le marin évitera ainsi le fort coup de vent qui balaiera le golfe de Gascogne dans la nuit de jeudi à vendredi. Ensuite, Jean-Pierre Dick souhaite repartir, samedi ou dimanche, pour passer la ligne d'arrivée aux Sables d'Olonne en début de semaine prochaine. Il profitera pour cela d'une traversée du Golfe de Gascogne dans un vent médium.
Voici le mail qu'il a envoyé à son équipe:
Hello,
Beaucoup de vent sur le chemin pour aller aux Sables d’Olonne ! Les modèles prédisent un front violent pour la nuit de jeudi à vendredi. J'ai encore en mémoire mon retournement dans la Transat Anglaise en 2004. Je naviguais avec la grand-voile affalée et la trinquette pour seule propulsion. Mon monocoque (Virbac-Paprec 1) s'était fait rouler comme dans une machine à laver et moi avec ; à mon grand effarement puis désarroi !
Une seule seconde et cette vague scélérate avait réduit mes désirs de victoire à néant et de repartir, à l'époque, vers une sélection pas encore acquise pour mon Vendée Globe. La mer avait été plus forte mais m'avait épargné la vie...
Voilà un des arguments qui me pousse aujourd’hui à m'arrêter et non abandonner. Un mouillage ou un coffre m'attendent sur cette côte espagnole en espérant qu'elle soit plus accueillante que le cap Finisterre cette nuit. J'ai vraiment envie de rentrer chez moi et de retrouver les miens.
Il va falloir rester probablement près de 3 jours au mouillage ! Bricoler, lire, manger les horribles restes de lyophilisé du bord, peut être nager… Finir le Vendée Globe est à ce prix mais quel bonheur cela sera de couper cette sacrée ligne !
Ce Vendée Globe aura été original jusqu'au bout. Je voulais la régate et j'ai eu l'aventure. Je voulais le maillot jaune et j'ai eu le maillot à pois du meilleur grimpeur ; je voulais le plaisir du surf facile et j'ai eu un travail d'équilibriste assez stressant ! Cette course a le mérite de forger le caractère et vous force à rester humble à tout moment...
Merci pour vos messages de soutien, ça me fait beaucoup de bien.
JP