Belle récompense pour Thomson

Course au large
Par Figaro Nautisme

Alex Thomson est attendu ce matin vers 8 heures aux Sables d’Olonne pour s’octroyer la troisième place du podium. Alors que son compatriote Mike Golding connait une avarie de quille.

Alex Thomson est attendu ce matin vers 8 heures aux Sables d’Olonne pour s’octroyer la troisième place du podium. Alors que son compatriote Mike Golding connait une avarie de quille.

Mercredi à 5 heures du matin, poussé par 30 noeuds de sud-ouest, Alex Thomson (Hugo Boss) se rapprochait à 17 noeuds de la ligne d’arrivée qu’il devrait franchir vers 8 heures. En s’octroyant brillamment la troisième place du Vendée Globe 2012-2013, le skipper gallois rentre dans l’histoire de l’épreuve. Après Ellen MacArthur en 2001 puis Mike Golding en 2005, Thomson est le troisième marin étranger seulement à figurer sur le podium de la course autour du monde en solitaire sans escale et sans assistance depuis sa création en 1989. Trois, un chiffre qui colle désormais à la peau de Thomson car c’était sa troisième tentative dans le Vendée Globe après ses abandons dans les deux éditions précédentes.

 

La tentation de Dick

Pendant que Thomson goûtera au bonheur de remonter le chenal des Sables d’Olonne, Jean-Pierre Dick se  rapproche toujours des côtes portugaises et naviguait ce matin à 12,7 noeuds. Privé de quille depuis maintenant 9 jours, le skipper niçois a parcouru, depuis, la bagatelle de 1 700 milles ! C’est aujourd’hui que Dick prendra normalement la décision de terminer la course ou d’abandonner. Le double vainqueur de la Barcelona World Race était en pleine réflexion : « J’étudie toutes les possibilités. A priori, il y a un coup de vent vendredi matin sur les Sables, donc potentiellement ça risque d’être une situation un peu chaude. Il faut bien regarder le timing pour arriver là-bas. Je vais vérifier ça. Je vais passer le cap Finisterre, les conditions sont très honnêtes. J’ai un vent de 20-25 noeuds qui me permet d’avancer correctement. Je voulais éviter le gros front au large des Açores et c’est plutôt réussi. C’est une bonne chose, le bateau est bien stable, je n’ai pas eu d’accident pour l’instant, croisons les doigts. On se rapproche du but doucement, mais les derniers milles semblent les plus difficiles. Je vais essayer de bien réfléchir avant de prendre ma  décision. Mon problème, c’est que je ne peux plus mettre toutes mes voiles pour aller plus vite. Concernant les voiles d’avant, c’est dangereux d’aller mettre des spi et des gennakers sans quille, car au moindre souffle d’air, le bateau peut se coucher. J’ai une philosophie un peu différente concernant les voiles. C’est sûr que je vais ronger un peu mon frein dans mon bateau. Mais c’est la vie ! Mon vœu, c’est d’arriver. Maintenant l’équation n’est pas facile ». La tentation doit être forte de boucler l’aventure car Jean-Pierre Dick n’est plus qu’à 469 milles du but ce matin...

 

Avarie de quille pour Golding

A 1 896 milles des Sables, Jean Le Cam (SynerCiel) s’en tire plutôt bien avec l’anticyclone des Açores en progressant entre 12,5 et 13 noeuds en bénéficiant de vents portants (8 à 12 noeuds) de secteur Est qui vont se renforcer dans la journée en basculant dans le sud. Le Finistérien compte toujours une soixante de milles d’avance sur le Britannique Mike Golding (Gamesa) qui connaît des soucis de quille. Cela fait en effet près de 24 heures qu’il travaille pour résoudre un problème auquel il est confronté. L'inspection qu'il a pu mener hier soir avec sa camera sur le côté du bateau a en effet révélé qu'il avait perdu le carénage avant de l'ogive de quille. À une dizaine de jours de la fin de son 4è Vendée Globe, le skipper britannique doit donc trouver une solution dans dans les plus brefs délais pour rester en mesure de rallier la ligne d'arrivée aux Sables d'Olonne. La perte du carénage ralentit sans aucun doute la vitesse du bateau, Golding espère que la solution mise en place aujourd'hui tiendra bon et qu'elle lui donnera l'opportunité de continuer sa bataille avec Jean Le Cam. Derrière, c’est le petit train, Dominique Wavre (Mirabaud) entraîne dans son sillage Arnaud Boissières (Akéna Vérandas), Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) et Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets). Les quatre bateaux remontent l’Atlantique Nord entre 9 et 12 noeuds dans un alizé léger nord-est. De son côté, Tanguy de Lamotte (Initiatives-coeur) file vers l’équateur à 13 noeuds de moyenne.


Di Benedetto respire

Pendant ce temps-là, Alessandro Di Bendetto (Team Plastique) respire après avoir vécu des moments difficiles : « Je viens de sortir de la partie la plus difficile d’une dépression orageuse, j’étais vraiment au milieu, c’était violent. J’ai eu du vent très variable qui n’a pas arrêté de changer de direction et de force avec parfois des accalmies, souvent du vent au-delà de 40 nœuds, des grains et parfois une visibilité à moins de 20 mètres. J’ai été obligé de faire du surplace pendant une journée, j’ai dessiné des nœuds pour éviter de casser le bateau car il y avait une houle croisée très forte. D’ici peu je vais devoir changer d’amure pour remonter. Le programme est d’atteindre le nord-est des îles Trindade et Martim Vaz d’ici deux jours je crois, pas moins, car je vais avoir du vent faible qui ne va pas arrêter de tourner. Mauvaise nouvelle, j’ai découvert en essayant d’envoyer le petit gennaker qu’il était lui aussi déchiré. C’est moins important que le grand gennaker qui est complètement détruit. Je vais essayer de le recoudre ». Encore un concurrent qui n’aura pas volé son tour du monde...


CLASSEMENT

Positions du 30/01 à 5 heures : 1.François Gabart (Macif) arrivé le 27/01 à 15h18; 2.Armel Le Cléac´h (Banque Populaire) le 27/01 à 18h35; 3.Alex Thomson (Hugo Boss) à 56 milles de la ligne d’arrivée; 4.Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec) à 412,9 milles de Thomson; 5.Jean Le Cam (SynerCiel) à 1 840,1 m;  6.Mike Golding (Gamesa) à 1 904,1 m; 7.Dominique Wavre (Mirabaud) à 2 284,3 m; 8.Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) à 2 422 m; 9.Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) à 2 550,3 m; 10.Bertrand De Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) à 2 810 m; 11.Tanguy de Lamotte (Initiatives-Coeur) à 3 389,1 m; 12.Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) à 4 363,7 m. Abandons : Marc Guillemot (Safran); Kito de Pavant (Groupe Bel); Samantha Davies (Savéol); Louis Burton (Bureau Vallée); Jérémie Beyou (Maître CoQ); Zbigniew Gutkowski (Energa); Vincent Riou (PRB); Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat).

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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