Jean-Pierre Dick en stand-by

Course au large
Par Figaro Nautisme

 

Jean-Pierre Dick attend sagement au mouillage, en Espagne, la fin du coup de vent pour reprendre la mer dimanche matin. Son arrivée est prévue aux Sables d’Olonne à partir de lundi après-midi....si tout se passe bien.

 

Jean-Pierre Dick attend sagement au mouillage, en Espagne, la fin du coup de vent pour reprendre la mer dimanche matin. Son arrivée est prévue aux Sables d’Olonne à partir de lundi après-midi....si tout se passe bien.

Depuis jeudi matin, Jean-Pierre (Virbac-Paprec) mouille dans l’anse de San Ciprián sur la côte nord de l’Espagne. Après avoir amarré Virbac-Paprec à une bouée, le skipper niçois a fait le tour du bateau pour bien se préparer au coup de vent qu’il allait subir dans les prochaines heures. Des préparatifs qu’il nous décrit. « Ça s’est bien passé ce matin et je me suis amarré sans trop de difficulté. J’ai tourné mon bateau pour qu’il soit amarré par l’avant. Je vais aussi aller nager pour vérifier qu’il n’y a pas de souci. La nuit dernière a été agitée car il y a énormément de pêcheurs le long des côtes espagnoles, donc on est très attentif. Je me réveillais toutes les 30 minutes. Le fait de naviguer sans quille, on a tout le temps peur de chavirer donc c’est fatigant. Le passage du cap Finisterre a été très impressionnant avec des creux de 5 mètres parfois. J’ai pris la décision de ne pas remonter vers les Sables mercredi soir. Il y avait plus de 25-27 nœuds donc ce n’était pas possible. Mon départ d’ici devrait être pour dimanche matin. Le début sera sans doute un peu difficile avec encore une mer un peu formée. Il reste encore un peu moins de 300 milles mais si tout va bien j’arriverai lundi après-midi ou en début de soirée aux Sables d’Olonne ».

 


Dick restera-t-il quatrième ?

 

Reste à savoir si Jean-Pierre Dick conservera sa quatrième place. Certes il possédait jeudi après-midi une avance confortable de 1 122 milles sur Jean Le Cam (SynerCiel), mais ce dernier, tout comme son poursuivant Mike Golding (Gamesa) dans le sud-ouest de Madère, profite encore de bonnes conditions pour faire de la vitesse sur la bordure d’une dépression, soit près de 17 noeuds. L’écart va rapidement fondre avec un bateau, de surcroît à l’arrêt pendant trois jours. En sachant aussi que les deux hommes n’emprunteront pas une route directe vers les Sables d’Olonne car ils ne vont plus tarder à entamer « le grand tour de la paroisse », celui de l’anticyclone des Açores, qui va les obliger à monter jusque vers les côtes anglaises pour redescendre ensuite vers la ligne d’arrivée. Si l’anticyclone des Açores reste stationnaire, derrière, la bande des quatre composée de Dominique Wavre Mirabaud, Arnaud Boissières (Akéna Vérandas), Javier Sanso Acciona 100% EcoPowered) et plus loin Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets), sera aussi contrainte à ce grand détour par le nord. Quoi qu’il en soit, ce groupe de six, auquel il faut ajouter Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), hors course, va animer les Sables d’Olonne toute la semaine prochaine avec une série d’arrivées qui s’échelonnera du 6 et le 10 février. Pour Tanguy De Lamotte (Initiatives-cœur), actuellement englué dans le pot au noir et Alessandro Di Benedetto (Team Plastique), au grand large de Salvador de Bahia (Brésil), la fin du voyage est programmée à partir de mi-février.

 

LES VOIX DU LARGE

 

Tanguy de Lamotte (Initiatives-cœur) : « C’est la première fois que je passe l’équateur dans le sens sud-nord. Désormais, le vent est tombé et j’espère retrouver des vents au dessus de 10 nœuds parce qu’en dessous, mon bateau va vraiment lentement. Mais je me rapproche et maintenant, je compte les milles jusqu’aux Sables. J’ai pas mal manœuvré ces dernières heures mais c’était agréable. Je me suis concentré pour rester sur un cap le plus nord possible mais la trace est vraiment tordue malgré tout. Ça fait bizarre de regarder ça sur l’ordinateur. J’ai pensé à tracer un cœur, ça aurait pu être une belle trajectoire mais je ne voulais pas faire demi-tour (rires) ».

 

Dominique Wavre (Mirabaud) : « La bataille continue. Nous on est toujours en pleine course. Je viens de me glisser entre deux bulles de haute pression. J’espère vous rejoindre dans huit jours avec du beau temps et du vent de nord. (Sur son arrivée) Je n’ai pas d’appréhension. Ce n’est que du bonheur et il y a beaucoup d’euphorie. A l’arrivée, on peut se laisser porter par le bonheur des gens alors qu’au départ, il faut rester concentré ».

 

Mike Golding (Gamesa) : « Depuis que j’ai réussi à passer un bout autour de l’ouverture qui s’était formée, mon problème de quille s’est arrangé. On avance actuellement à 17 ou 18 nœuds et même si tout n’est pas parfait, il n’y a pas de fuite, c’est déjà ça. Cette situation me ralentit, c’est comme si je naviguais sur une brique. Le carénage de l’ogive est normalement là pour canaliser le flux et augmenter l’aérodynamisme de la quille. Sans cette pièce, je ne peux pas aller aussi vite. Et comme en plus j’ai environ un quart de tonne d’eau dans le boîtier de quille, ça fait une bonne quantité d’eau qui ne devrait pas être là et que je dois traîner. Pour l’instant, ce n’est pas non plus une trop grosse quantité. Ce qui compte le plus, actuellement, c’est d’avoir une bonne trajectoire et une toute petite différence de vitesse dans cette partie du parcours ne va pas non plus changer la face de la course ».

 

Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) : « Le vent n’arrête pas de changer de direction, il m’arrive maintenant du côté tribord. J’ai réparé mon petit gennaker donc dès que les conditions me le permettront, je pourrai tester la qualité de ces réparations. J’espère être de retour aux Sables d’Olonne avant la fin du mois de février, mais ça va dépendre en grande partie de la façon dont se passe la traversée du pot au noir. Je vais essayer de maintenir une bonne vitesse moyenne. Idéalement, j’aimerais franchir la ligne d’arrivée mais je ne suis pas sûr de pouvoir mettre moins de trois semaines. Quatre semaines, peut-être…».

 

CLASSEMENT

Positions du 31/01 à 5 heures : 1.François Gabart (Macif) arrivé le 27/01 à 15h18; 2.Armel Le Cléac´h (Banque Populaire) le 27/01 à 18h35; 3.Alex Thomson (Hugo Boss) le 30/01 à 8h25; 4.Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec) à 291,8 milles de la ligne d’arrivée; 5.Jean Le Cam (SynerCiel) à 1 122,3 milles de Dick; 6.Mike Golding (Gamesa) à 1 195,1 m; 7.Dominique Wavre (Mirabaud) à 1 647,3 m; 8.Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) à 1 820,2 m; 9.Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) à 1 976,3 m; 10.Bertrand De Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) à 2 292,2 m; 11.Tanguy de Lamotte (Initiatives-Coeur) à 2 857,1 m; 12.Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) à 3 903 m. Abandons : Marc Guillemot (Safran); Kito de Pavant (Groupe Bel); Samantha Davies (Savéol); Louis Burton (Bureau Vallée); Jérémie Beyou (Maître CoQ); Zbigniew Gutkowski (Energa); Vincent Riou (PRB); Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat).
 

L'équipe
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.