Le Cam est confiant

Course au large
Par Figaro Nautisme

Pendant que Jean-Pierre Dick ronge son frein au mouillage, Mike Golding revient à la hauteur de Jean Le Cam.

Pendant que Jean-Pierre Dick ronge son frein au mouillage, Mike Golding revient à la hauteur de Jean Le Cam.

Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) s’impatiente au mouillage dans l’anse de San Ciprián sur la côte nord de l’Espagne : « Je me prépare doucement à repartir dimanche matin, voire samedi soir si c’est possible, mais je préfère assurer le coup si le vent est plus modéré dimanche. J’espère avoir pris la bonne décision ». Le skipper niçois n’a pas chômé, il s’est mis à l’eau deux fois pour sécuriser son amarrage et a inspecté son bateau pour être prêt à repartir. Pour la première fois, il a pu constater de visu les dégâts impressionnants occasionnés par la perte de sa quille. Virbac-Paprec est devenu une curiosité locale et il y a foule  sur les digues de San Ciprián ».

 




Bataille navale

Pendant ce temps-là, la bataille navale a repris de plus belle entre Jean Le Cam (SynerCiel) et Mike Golding (Gamesa), seulement séparés par 4 milles vendredi à 16 heures. Entre Madère et les Açores, Golding décalé dans l’est, est plus rapide (9 noeuds) que Le Cam (5 noeuds). Une situation qui n’inquiète pas du tout le Breton : « Je suis dans la molasse, dans la pétole, dans la calmasse. Il n’y a pas de vent, tout simplement. Mais je suis au nord. Et comme la situation se dégagera par le nord à un moment ou à un autre, je repartirai avec mon fier destrier vers le nord. Et faire le tour de cet anticyclone pour arriver dans les vents des Sables d’Olonne qui s’annoncent très copieux. J’aime bien faire un contournement d’anticyclone : le baromètre, le contrôle de la pression, je trouve ça sympa ».

 


Wavre n’y pense pas




Si Jean Le Cam pense à son retour aux Sables d’Olonne programmé le 6 février, Dominique Wavre (Mirabaud) 420 milles dans le sillage de SynerCiel préfère ne pas l’évoquer : « Je ne me sens pas encore du tout dans l’état d’esprit de l’arrivée. J’ai encore pas mal de chemin à parcourir, et même si la route se rétrécit, pour l’instant, je demeure entièrement concentré sur ma course. En réalité, je commencerai à penser à l’arrivée lorsque j’aborderai le Golfe de Gascogne, mais avant cela, je ne veux pas me disperser ». 171 milles derrière le marin suisse, Arnaud Boissières espère ravir la septième place : « J’ai entre 20 et 25 nœuds de vent, au reaching avec une mer de face. Ca bouge un peu mais ça va assez vite vers le Nord. Il y a pas mal d’embruns. Les températures ont baissé. Il y a du soleil mais étrangement la visibilité n’est pas super. C’est assez couvert mais ça reste agréable. Je suis toujours dans la dynamique d’aller chercher la septième place. Pour moi, elle est toujours jouable d’autant qu’il y a encore le contournement de l’anticyclone des Açores à passer ». De son côté, Javier Sanso profite d’un alizé encore soutenu pour être, avec Acciona 100% EcoPowered, le plus rapide de la flotte en affichant 16 noeuds au compteur. Quant à Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets), il est ralenti en bordure d’une dépression qui se comble et qui casse l’alizé. Même les routages semblent dans l’incapacité de lui trouver une porte de sortie idéale.

 


LES VOIX DU LARGE



Dominique Wavre (Mirabaud) : « Je fais route directe sur les Sables d’Olonne, à 12-13 nœuds, je suis super content car je pensais vraiment que j’allais passer la journée quasiment arrêté. Mais j’ai trouvé un étroit couloir de vent d’est et j’ai pu poursuivre mon chemin au reaching. Je fais en sorte d’être parfaitement prêt pour cette dernière partie de la course. Je n’ai pas de grosses réparations à effectuer, mais pas mal de petites bricoles, notamment des surliures sur les écoutes de spi et de génois. Tout le matériel s’est usé au fil des semaines de mer, à cause du soleil et du sel. Les cordages ont pas mal souffert, et les gaines extérieures sont fatiguées, donc je garde un œil attentif sur cela ».


Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) :
« Hier, c’était une journée assez dense. Le vent est monté dans l’après-midi, ça soufflait très fort, même en étant bien abrité. J’ai passé une bonne partie de la journée pour sécuriser le mouillage, pour être sûr d’être bien amarré. La nuit, il y a du stress du fait d’être si proche d’une digue, mais j’ai pu bien dormir malgré tout. Je suis dans un port minier. Il y a des bateaux, j’ai aussi vu des gens du port. Certains sont venus, ils avaient un peu peur pour moi mais tout le monde est d’accord pour que je reste ici. Plusieurs blogueurs et la télé espagnole étaient là, quelques badauds se sont approchés pour m’éclairer depuis le quai... Tout le monde est au courant qu’il y a un bateau du Vendée Globe dans ce mouillage ! ».

Jean Le Cam (SynerCiel) : « Pour contourner l’anticyclone, j’ai un routage qui ne me fait pas aller tant au nord que ça, vers 46°24, quasiment la latitude des Sables. Autrement, j’en ai un autre qui me fait aller à 47°29, au niveau de Port la Forêt. J’ai le choix ! Mais les routages se sont calmés, avant ils nous faisaient aller jusqu’à la latitude de l’Irlande ! Les choses finissent toujours par se calmer, il faut donner du temps au temps. Je ne sais pas si ça me plaira sur le moment, mais l’idée de le faire comme ça me plaît, je suis content ! ».



Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) : « Cette nuit, le vent a forci progressivement. Il a fallu manœuvrer pour réduire la toile. Maintenant  Je pense qu’il y a des couloirs de vent et que certains en bénéficient plus que d’autres à certains moments. On devrait rester dans ce rythme jusqu’à dimanche vers 2H-3h du matin. Ensuite ça va mollir progressivement de manière sereine. Puis il faudra contourner l’anticyclone des Açores. On fera le bilan après. Cela va dépendre de la trajectoire que nous prenons. Il est vrai que si les écarts restent inchangés après le passage de l’anticyclone, ce sera plus difficile d’aller chercher une place même si on est sûrs de rien tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie. Mais pour moi il n’y a pas que les chiffres du classement qui sont importants. Ca fait toujours plaisir d’essayer de réduire l’écart avec son prédécesseur jusqu’à l’arrivée. C’est aussi un challenge. Arriver quelques heures après un autre concurrent, c’est très sympa. Les arrivées la semaine prochaine vont se succéder. Cela prouve que malgré l’écart qu’il y a entre François et nous, la flotte est assez homogène. Pour l’instant mes routages m’annoncent une arrivée le week-end prochain ».

Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) : « La mer est lisse, je marche à 5-6 nœuds, 4 par moment. C’est assez mou depuis hier soir. Il va falloir être patient, le vent va revenir doucement dans la journée et la nuit prochaine ça devrait aller un peu mieux. C’est un peu longuet, je suis entre deux vents, un de gauche et un de droite. Ce n’est pas simple. Il va falloir se sortir de ce « je ne sais quoi » car même les routages ne savent pas ce qu’il en est. Un coup ils me font aller à droite, le suivant à gauche... J’attends que le vent revienne pour pouvoir avancer et recharger les batteries ».

 


CLASSEMENT



Positions du 01/02 à 16 heures : 1.François Gabart (Macif) arrivé le 27/01 à 15h18; 2.Armel Le Cléac´h (Banque Populaire) le 27/01 à 18h35; 3.Alex Thomson (Hugo Boss) le 30/01 à 8h25; 4.Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec) à 291,8 milles de la ligne d’arrivée; 5.Jean Le Cam (SynerCiel) à 901,3 milles de Dick; 6.Mike Golding (Gamesa) à 905,4 m; 7.Dominique Wavre (Mirabaud) à 1 321,4 m; 8.Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) à 1 492,6 m; 9.Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) à 1 720,1 m; 10.Bertrand De Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) à 2 141,1 m; 11.Tanguy de Lamotte (Initiatives-Coeur) à 2 687,7 m; 12.Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) à 3 661 m. Abandons : Marc Guillemot (Safran); Kito de Pavant (Groupe Bel); Samantha Davies (Savéol); Louis Burton (Bureau Vallée); Jérémie Beyou (Maître CoQ); Zbigniew Gutkowski (Energa); Vincent Riou (PRB); Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat)

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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