
Huit jours après le passage du cap Horn, Maserati glisse le long de l'anticyclone des Galapágos, au portant dans des vents d'une vingtaine de nœuds. Sebastien Audigane, le Français du bord, nous fait vivre la traversée de l'intérieur. En route pour le record de la Route de l'or !
L'équateur se rapproche, le soleil du Pacifique commence a cogner sur le pont et les duvets ne sortent que pendant la nuit qui reste fraiche. Apres 30 jours de mer et deux records battus (New York/Equateur et New York/cap Horn), l'équipage commence a bien se connaitre et les six nationalités différentes réussissent à communiquer, à moitie en anglais, à moitie en français, soupoudré d'un peu d'italien et d'espagnol. C’est assez rigolo, quelques fois cocasse et c'est souvent le bazar mais on s'en sort toujours.
Mais qui sont ces marins embarqués sur cette gondole italienne qu’est Maserati ?
Giovanni Soldini n'est plus a présenter ! Vainqueur du BOC Challenge en 1999 puis de plusieurs courses dont une Ostar, il est l'un des plus grands coureurs au large italiens, animateur des circuits imoca et plus récemment en class 40. En 2009 il rachète le Volvo 70 pour courir la Volvo Océan Race en 2012 mais la crise arrive et empêche le projet de voir le jour. Toutefois, l'années dernière, Giovanni réussit à convaincre Maserati d'affréter le bateau pour une campagne de records océaniques. Les navigations s'enchainent autour de l'Atlantique jusqu'à notre départ pour le record de la Route de l'Or: New York / San Francisco.
Guido Broggi est le second de Giovanni depuis des années. Il a été de toutes les navigations ou constructions. Spécialiste du gréement et des câbles chez Mafioli il a travaillé sur la coupe de l'America et sur les plus gros bateaux du monde. A bord, Guido est notre spécialiste du système de quille et du moteur.
Corrado Rossignoli est le parfait équipier d'avant. Sportif et organisé, il a de l'expérience en Coupe de l'America et sur des régates inshore en maxi avec des équipages internationaux.
Carlos Hernandez est espagnol et natif de l'archipel des Canaries. Du haut de ses 24 ans, c'est le plus jeune équipier et il sera probablement embarqué sur des projets espagnols de la Volvo Ocean Race, toujours prêt et de bon humeur, Carlos est très bien prépare physiquement. Il est permanent sur Maserati et connait bien le bateau.
Boris Herrmann est un marin accompli avec déjà deux tours de monde à son actif en Class 40 et en Imoca 60 pour la Barcelona World Race. Il navigue depuis le début du projet sur Maserati et officie en tant que navigateur.
Ryan Breymaier vient des USA mais habite en France depuis 5 ans. Il a travaillé au sein de l'écurie de course de Roland Jourdain et il a fait la dernière Barcelona World Race avec Boris. Solide et bon marin, Ryan est spécialiste du gréement. Il rêve de mener son propre bateau pour le Vendée Globe.
Tiger est notre chinois du bord. Toujours souriant et ultra motivé, Tiger a participé a la dernière Volvo avec le team Sanya. Chef d'entreprise pendant vingt ans, il a choisi de se reconvertir en navigateur professionnel et depuis trois ans, il multiplie les expériences nautiques pour mener son propre projet, soit en Imoca pour une Barcelona, soit pour la prochaine Volvo. Ce qui est certain, c'est qu'on entendra parler de lui dans les prochaines années !
Michele Sighel, italien et voyageur invétéré aux expériences de vie multiples, il est en charge de la préparation des repas: une lourde tâche ! Ce permanent de Maserati s'occupe ausis des reportages de bord et il gère le petit entretien d'accastillage et autres bricoles du bateau.
Sébastien, c'est moi! Déjà présent sur Maserati pour la tentative de record de l'Atlantique, l'année passée, je suis l'un des deux chefs de quart avec Giovanni et je m'occupe avec trois autres équipiers de faire marcher le bateau le plus vite possible. A l'heure de réception des fichiers météo Gio, Boris, Ryan et moi-même étudions ensemble les meilleures route à suivre en fonction des conditions de vent, puis au fil des heures nous adaptons la voilure de Maserati afin d'aller le plus vite possible vers San Francisco.
Et cela marche bien: à 4000 milles de San Francisco, les routages prévoient quinze jours de mer mais il nous faudra sans doute un peu de patience au passage de l'équateur où le vent devrait mollir. Puis notre temps de course dépendra de la dépression positionnée a l'ouest de San Francisco.
Quelques heures d'attention, de réglages, de manœuvres et de matossage nous séparent de l'arrivée que l'on espère très proche du temps de référence des multicoques, le record des monocoques étant
maintenant quasiment acquis. Enfin, tant que la ligne d'arrivée n'est pas franchie…
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