Golding tente sa chance

Course au large
Par Figaro Nautisme

Mike Golding a pris le meilleur pour le moment sur Jean Le Cam pendant que Jean-Pierre Dick s’apprête à reprendre la mer dans les prochaines heures.

Mike Golding a pris le meilleur pour le moment sur Jean Le Cam pendant que Jean-Pierre Dick s’apprête à reprendre la mer dans les prochaines heures.

Samedi après-midi, Jean-Pierre Dick n’avait pas encore décidé de l’heure exacte de son départ de l’anse de San Ciprián sur la côte nord de l’Espagne : « Je vais voir si je pars dans la nuit de samedi à dimanche ou si j’attends le lever du jour. Je vais essayer d’arriver dans des heures convenables lundi. C’est important que la mer diminue parce que quand on regarde la sortie du port, c’est assez impressionnant, la mer a l’air très formée. Il y aura d’autres dépression il s’agit de ne pas être sur l’eau à ce moment-là, mais à un moment il faut bien y aller ». Un chose est sûre, le skipper niçois reprendra la mer avec encore une avance confortable sur le cinquième Mike Golding (Gamesa) qui était de 445 milles samedi à 16 heures.

 




A chacun son option



Le skipper britannique devance de 64 milles Jean Le Cam (SynerCiel). Un écart qui est loin d’être définitif en faveur de Mike Golding car les deux hommes n’ont pas la même vision de la stratégie adoptée. Le Cam, au nord des Açores, a opté pour la voie classique, celle qui consiste à contourner l’anticyclone par l’ouest. Il navigue au reaching puis bientôt au portant. Golding, lui, a choisi depuis quarante-huit heures de se décaler 260 milles plus à l’est. Et de couper au plus court les hautes pressions, quitte à faire beaucoup plus de près que son camarade. En sachant aussi que le Finistérien est trois degrés plus nord que Golding à trois jours de l’arrivée aux Sables d’Olonne et naviguait à 12,2 noeuds de moyenne, contre 10,5 pour le skipper de Gamesa. En prenant en compte tous ces éléments, la balance semble pencher en faveur de Le Cam même si Golding ne l’entend pas de cette oreille : « Je progresse bien. Pour dépasser Jean (Le Cam), j'avais besoin de faire quelque chose de différent. Je suis un peu devant maintenant. D’après les infos météo, Jean n’est peut-être pas dans les meilleures conditions pour naviguer. Je vais essayer de couper par l’intérieur »... A suivre.

 


Wavre se rapproche



Derrière, Dominique Wavre (Mirabaud) a profité du ralentissement du couple franco-britannique pour réduire considérablement l’écart qui les sépare d’eux. Au niveau de Madère samedi après-midi le Suisse ne comptait plus que 261 milles de retard sur SynerCiel. 130 milles dans le tableau arrière de Mirabaud, Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) garde toujours l’espoir de conquérir la septième place. Neuvième, Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) a fait une belle opération en devançant de 130 milles supplémentaires Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) lors des dernières vingt-quatre heures. Pendant que Tanguy de Lamotte (Initaitives) remontait péniblement à moins de 9 noeuds l’Atlantique Nord dans des alizés de nord-est poussifs. Fermant la marche, Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) devrait quitter l’hémisphère sud lundi prochain en franchissant l’équateur.

 




LES VOIX DU LARGE



Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) : « La nuit est passée très vite mais le bateau tape fort, contre des vagues de nord-ouest de 2 à 3 mètres qui rencontrent des vagues d’est de 2 mètres. Ce n’est pas très confortable mais au moins, dans cette zone vers les Açores, ça va vite. Par contre, à bord il faut presque ramper. Parfois, on se prend une vague et une autre, latérale, arrive avant que la première ne soit partie. Le bateau se met alors à gîter et l’arrière se retrouve subitement sous le vent tandis que l’étrave tape contre les vagues. Peut-être qu’une fois plus au nord, les vagues n’iront plus que dans une seule direction. Aujourd’hui il y a un grand soleil et moins de brouillard qu’hier, quand on ne voyait pas à plus de 2 milles. Je ne sais pas encore comment aborder l’anticyclone des Açores : la tactique idéale n’est pas encore tout à fait claire. Dans deux jours, j’en saurai plus pour décider par où passer ».


Tanguy de Lamotte (Initiatives-cœur) :
« Ça va bien, je crois qu’on a vécu une soirée assez exceptionnelle hier, on a eu plus de 30 000 clics sur le site. J’étais vraiment content, ça m’a donné du baume au cœur pour arriver jusqu’aux Sables. Mes vidéos ont bien plu et c’était un beau vendredi, ça a été bien repris dans les médias et ça me fait très plaisir de pouvoir annoncer deux nouveaux petits enfants opérés. C’est la fin du Pot au Noir, il y a des nuages avec du vent qui arrive et qui repart, une mer de face, alors que ce matin le ciel est tout bleu et la mer est beaucoup plus calme. Ça fait plaisir même si on est toujours au près. La température extérieure est de 28 degrés. Je pense qu’il va vraiment faire chaud aujourd’hui parce qu’il n’y a pas un nuage dans le ciel. J’ai de la chance parce que j’ai un hublot à l’arrière du cockpit qui permet de faire rentrer de l’air pour me rafraîchir. C’est super pour dormir ».


Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) :
« Je vais bien, j’ai du soleil et je continue à accélérer depuis deux jours, la vitesse augmente. Cette nuit j’ai fait plus de 12 nœuds de moyenne, ça me fait environ 300 milles dans les 24 heures. Je pense passer l’équateur d’ici deux jours, deux jours et demi. Je me rapproche de la maison. Il y a une grosse différence avec le 6,50. C’était beaucoup plus difficile en 6,50 mais les choses sont très différentes. Ici ce sont de gros efforts, je suis en course mais je me sens beaucoup plus en sécurité avec l’organisation, le traçage des icebergs. Avant je me sentais beaucoup plus seul. Le bateau est plus grand, je me sens plus en sécurité. J’ai presque terminé mes réparations de voiles. J’attends les bonnes conditions, le bon angle pour envoyer la seule voile d’avant qu’il me reste, le petit gennaker. J’espère que la réparation va tenir ».


Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) :
« Avec Alessandro on s’écrit un peu comme avec Bertrand de Broc et Dominique Wavre. Voir Team Plastique évoluer sur la carte me rappelle beaucoup de choses, des moments extraordinaires que j’ai passés sur ce bateau-là. Ce bateau à un parcours extraordinaire et Alessandro est à la hauteur. Ça me fait très plaisir. Il peut se passer beaucoup de choses mais il faut être aussi réaliste, j’ai 120 milles de retard sur Dom. Plus on approche de l’échéance, plus ça va être compliqué mais je n’ai rien à me reprocher. Je vais batailler parce que c’est important. C’est important de se sortir les doigts parce qu’il peut se passer encore beaucoup de choses d’ici l’arrivée ».


CLASSEMENT



Positions du 02/02 à 16 heures : 1.François Gabart (Macif) arrivé le 27/01 à 15h18; 2.Armel Le Cléac´h (Banque Populaire) le 27/01 à 18h35; 3.Alex Thomson (Hugo Boss) le 30/01 à 8h25; 4.Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec) à 291,8 milles de la ligne d’arrivée; 5.Mike Golding (Gamesa) à 736,4 m; 6.Jean Le Cam (SynerCiel) à 802,1 milles de Dick;  7.Dominique Wavre (Mirabaud) à 1 061,3 m; 8.Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) à 1 193,5 m; 9.Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) à 1 402,5 m; 10.Bertrand De Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) à 1 882 m; 11.Tanguy de Lamotte (Initiatives-Coeur) à 2 461,8 m; 12.Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) à 3 374,5 m. Abandons : Marc Guillemot (Safran); Kito de Pavant (Groupe Bel); Samantha Davies (Savéol); Louis Burton (Bureau Vallée); Jérémie Beyou (Maître CoQ); Zbigniew Gutkowski (Energa); Vincent Riou (PRB); Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat)

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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