
Le dénouement approche mais la dernière ligne droite n'a rien d'une sinécure pour Bernard Stamm qui se trouvait encore à 800 milles de l’arrivée lundi dans la matinée. Figaro Nautisme l’a joint en mer lundi après-midi.
Figaro Nautisme : Dans quelles conditions naviguez-vous actuellement ?
Bernard Stamm : Ca va bien. Le vent n’est pas encore bien établi, j’ai parfois 17-18 nœuds, parfois beaucoup moins. Il y a un peu d’air, c’est nuageux. On voit une alternance entre le beau temps et les nuages avec des grains. La mer est plutôt belle, avec une très grosse houle résiduelle. Ca a du souffler fort au Nord des Açores. Je m’apprête à entrer dans le gros temps. Je ne suis pas loin d’être déjà sur la route directe, je me positionne pour avoir le bon angle avec le vent. Le vent va serrer un peu en fin de journée et au début de la nuit, puis ça va adonner à nouveau.
Dans quel état de forme êtes-vous actuellement ?
C’est bizarre, j’ai pu me reposer, mais je pense que mes acrobaties ont tiré un peu sur la bête. J’ai perdu pas mal niveau physique, du coup, les manœuvres sont dures. Ce n’est pas parce que je suis hors course et que j’ai été ravitaillé en fioul que je n’ai pas de problème.
Boucler la boucle même hors course est-il une satisfaction pour vous ?
J’étais aux antipodes quand mon problème est arrivé. Il n’y avait pas de raison que je ne ramène pas le bateau et que je rentre en avion. Et en plus de la course, on avait un projet avec Océanopolis et la Fondation Sandoz. Même hors course, j’ai pu mener ce projet à bien. J’aurais pu embarquer du monde à bord, mais vu tous les gens qui me suivent chez Poujoulat, je pense que mon choix était logique. Et puis tout ce que j’ai appris sur cette course me servira pour la suite.
Javier Sanso a chaviré hier…
Je suis très déçu pour lui, car même si j’ai eu plein de petits soucis, le bateau revient en bon état. Je touche du bois, ce n’est pas encore fini. Pour lui, une autre aventure commence. Il va falloir aller chercher le bateau, le reconstruire. Je suis content qu’il soit sain et sauf et qu’il ait pu être récupéré, sûrement d’ailleurs par les mêmes équipes qui m’avaient récupéré sur la Transat Jacques Vabre. C’est frustrant pour lui, j’espère qu’il va pouvoir récupérer le bateau.
Quand pensez-vous arriver aux Sables d’Olonne ?
Pour le moment, je pense que je devrais arriver le 6 février dans l’après-midi, entre midi et 15 heures. Je crois qu’il faut que j’arrive avant 13 heures pour entrer dans le chenal où je vais essayer d’entrer directement. Je bûche pour ça, j’ai préparé le bateau pour le gros temps, vérifié si tout allait bien. Normalement, ça devrait le faire mais il reste pas mal de changements de voile et de manœuvres avant d’arriver.
Quel est votre programme cette année ?
Mon partenariat avec Poujoulat courre jusqu’à la Transat Jacques Vabre. D’ici là, on va tout faire pour essayer de faire le circuit IMOCA en entier, même si le programme définitif reste à définir. Il y a une équipe à mettre en place car tout le monde ne reste pas après le Vendée Globe.