
Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) a coupé la ligne d’arrivée à 16h06 lundi, après avoir navigué plus de 2200 milles sans quille. Un exploit et une belle démonstration de courage et de ténacité du skipper niçois.
Si son rêve de podium s’est envolé avec la perte de sa quille le 22 janvier dernier, Jean-Pierre Dick a tout de même réussi à boucler la boucle. Un exploit ! Pourtant, la course avait plutôt bien commencé. 4e à l’Equateur, Jean-Pierre Dick double le Cap de Bonne-Espérance en 2e position le 3 décembre malgré la perte de son petit gennaker, la « voile magique du grand Sud » la veille. 3e au Cap Leeuwin, le skipper niçois franchit le Cap Horn toujours en 3e position, 1j 10h 22 mn après le leader François Gabart. Même si les problèmes s’accumulent (grand gennaker bloqué en tête de mât, suivi d’un problème d’étai), Jean-Pierre Dick s’accroche et revient sur le podium, après avoir cédé temporairement sa place à Alex Thomson. Jusqu’au 22 janvier où Virbac-Paprec 3 perd sa quille à environ 550 milles au Nord-Ouest des îles du Cap Vert. Les espoirs de podium s’envolent, le rêve est brisé. « Mon rêve de podium sur le Vendée Globe vient de couler subitement. Sans quille, le bateau est devenu une grande planche à voile sans grosse capacité de rappel. C’est une grosse déception, la 3e place était à portée d’étrave, elle m’attendait, déclarait alors le skipper, déçu mais pas vaincu. J’ai travaillé pendant quatre ans en espérant terminer sur le podium du Vendée Globe. Ce n’est pas encore fini, je n’ai pas abandonné. Néanmoins, ce ne sera pas facile de parcourir 2000 milles sans ma quille ! ».
Une mission difficile mais pas impossible puisque Jean-Pierre Dick a réussi à boucler son tour du monde et à s’adjuger la 4e position. Après s’être abrité trois jours au large de San Ciprián, Jean-Pierre Dick a repris sa route vers les Sables d’Olonne dimanche matin au lever du jour, avec un objectif en tête, couper la ligne d’arrivée et boucler son tour du monde. « Ce Vendée Globe aura été original jusqu’au bout. Je voulais la régate, et j’ai eu l’aventure. Je voulais le maillot jaune et j’ai eu le maillot à pois du meilleur grimpeur. Cette course a le mérite de forger le caractère et vous force à rester humble à tout moment ». S’il espérait finir la course en beauté et monter sur la 3e marche du podium après deux Vendée Globe malheureux, le skipper est tout de même heureux de terminer sa course.