
Le marin était attendu lundi aux Sables-d'Olonne, alors que Senso a chaviré.
IL VOULAIT entrer dans la légende du Vendée Globe avec une place sur le podium. Il entrera dans les annales de la course au large avec une aventure hors norme. Jean-Pierre Dick, le skipper de Virbac Paprec 3, a quitté dimanche matin au lever du jour son mouillage de San Ciprián en Galice, juste après le Cap Finisterre. Le marin niçois s'y était arrêté trois jours pour laisser passer un coup de vent après avoir déjà parcouru 2 000 milles sans sa quille, perdue au large du Cap-Vert le 22 janvier dernier.
Jean-Pierre Dick devrait traverser le golfe de Gascogne à bonne allure en profitant d'une fenêtre météo favorable et, sauf catastrophe durant cette dernière ligne droite, il devrait arriver ce lundi en milieu de journée aux Sables-d'Olonne pour prendre la quatrième place du Vendée Globe qui lui tend les bras. «Finalement, cette quatrième place, j'y tiens, expliquait Jean-Pierre Dick au Figaro samedi soir. Je n'y tiens pas au point de prendre des risques pour moi et pour le bateau, mais je n'ai pas l'intention de m'en priver. Je positive: la troisième place est perdue depuis longtemps, mais je vis une aventure forte. Pour l'instant, j'ai bien fait de prendre la décision de continuer jusqu'au bout.»
Après un beau premier Vendée Globe en 2004-2005 conclu en cinquième position, puis un abandon dans le grand Sud lors de la dernière édition alors qu'il était en tête de course, Jean-Pierre Dick va effacer la déception d'une quatrième place sur sa troisième circumnavigation planétaire en solitaire en réussissant l'exploit de parcourir plus de 2 000 milles (3 600 km) sans quille, avec le risque à chaque instant de voir son bateau couché sur l'eau par une risée de vent. Le marin prouve également que l'on peut être diplômé de HEC, patron d'une écurie de course au large (l'entreprise Absolute Dreamer qui porte bien son nom) et choisir d'aller au bout de son aventure, sur le fil du rasoir entre la sécurité du marin et l'intégrité d'un bateau valant 3,5 millions d'euros d'une part, et la beauté de boucler l'Everest des mers coûte que coûte.
Pendant que Jean-Pierre Dick voguait vers les Sables-d'Olonne, Javier Sanso (Acciona) attendait les secours. Le voilier du concurrent espagnol a chaviré et il a actionné ses balises de détresse dimanche à 11 h 49, alors qu'il se trouvait à 500 milles à l'ouest de Madère et 360 milles dans le sud de Sao Miguel. Les secours qui ont survolé son voilier à 17 h 30 ont repéré le marin à bord de son radeau de sauvetage.