
Jean Le Cam, skipper de Synerciel, a franchi la ligne d'arrivée ce mercredi 6 février à 13h14mn 58s. Après avoir embrassé ses proches et installé ses peluches-mascottes sur la table de la conférence de presse, il a confié ses premières impressions.
La fin de son Vendée Globe a été sacrément difficile. Jean Le Cam confie d'emblée qu'il a versé quelques larmes ce mardi en se demandant comment il allait y arriver. Les 40 noeuds de vent et la mer formée n'avaient pas décidé de lui faciliter la tâche, à quelques heures de l'arrivée. Mais il en fallait plus pour décourager le Roi Jean.
Une préparation sur les chapeaux de roue
Ce mercredi, il le concède à demi-mots: peut-être que cette cinquième place est encore plus belle que sa deuxième place en 2004-2005 derrière Vincent Riou car le marin a dû mettre les bouchées doubles pour prendre le départ du Vendée Globe.
« Il y a un an on n'avait rien, a expliqué Jean Le Cam. On a tout fait au dernier moment et on n'a pas chomé. Ce n'était pas facile, autant en termes de moyens qu'en termes de délais. »
C’est finalement, par l’intermédiaire de l’écurie Absolute Dreamer que Jean Le Cam a pu se lancer dans l’aventure. "Pour moi c'est une sacrée victoire d'être ici aujourd'hui, a-t-il assuré ce mercredi. Grâce à mon équipe qui a donné autant de temps, grâce à Jean-Pierre Dick aussi (ndlr: écurie Absolute dreamer). " Jean Le Cam a navigué sur l’ancien bateau de Loïck Peyron, devenu entre temps Renault ZE lors de la Barcelona World Race. Mais avant de franchir la ligne, il a fallu sévérement alléger le voilier: près de 950 kilos de gagnés !
Compte tenu du temps imparti avant le départ, Jean Le Cam a fait le choix de concentrer ses efforts sur la préparation de son bateau, délaissant volontairement les entraînements communs avec les autres IMOCA à Port-La-Forêt ou les courses d’avant-saison, expliquant alors qu'il préférait travailler pour être prêt plutôt qu'user son énergie à prétendre rivaliser avec des gars qui se préparent depuis deux ans de plus. Ce mercredi, de retour aux Sables d'Olonne, il parle de victoire: « Je ne pouvais pas faire mieux avec les autres, devant, affutés comme des avions de chasse, entraînés depuis quatre ans... Je suis très content de ma performance. »
La salle de la conférence de presse accueillait aussi des enfants qui n'ont pas gardé leur langue dans leur poche. "ça t'aurait fait quoi d'être dernier ?" a demandé une petite voix. "Si Mike Golding avait fini encore plus dernier, j'aurais été content quand même !" a ausitôt répondu Jean Le Cam, sans démentir son âme de chasseur du trio des tontons flingueurs.