
Sébastien Audigane navigue avec l'équipage de Giovanni Soldini pour décrocher le record de l'Or (détenu par Yves Parlier), New-York / San Francisco. Il leur reste encore 1400 milles jusqu'à la ligne d'arrivée qu'ils espèrent franchir aux alentours du 15 février.
Comme chaque semaine, Sebastien Audigane, le Français du bord, nous livre son carnet de bord. Ce dimanche, il nous présente leur voilier, Maserati.
« Au début de sa carrière, Maserati s'appelait Ericsson 3. C'est le sister ship du vainqueur de la Volvo ocean race de 2008, Ericsson 4, dessiné par l'architecte Juan Kouyoumdjian. En 2012, Giovanni Soldini lance une campagne de records et il confie le désormais nommé Maserati à Guillaume Verdier. Ce dernier modifie notamment sa quille et Maserati, déjà rapide au portant, augmente encore son potentiel de vitesse.
9 équipiers mènent le bolide, sans roof de protection, sans enrouleur pour les voiles plates et avec des harnais et des casques pour les marins car à 25 noeuds, ça décoiffe! Les gros embruns et les vagues qui traversent le pont ont vite fait de vous arracher du bateau, de vous disloquer les cervicales ou tout simplement de vous mettre une belle baffe. Et oui –life is extreme- c'est indique dans le programme de la Volvo.
Sur Maserati, les voiles sont au nombre de onze: sept voiles plates et quatre voiles de portant, le tout pesant environ une tonne. Le matériel de remplacement, la nourriture, la sécurité et les affaires personnelles représentent également une tonne pour cinquante jours de navigation prévus. De quoi s occuper lors des changements de bord lorsqu'il faut matosser. Ainsi un virement de bord prend environ 45 minutes bord sur bord. Le plus difficiles étant de le réaliser dans la mer forme avec de la brise.
Alors Maserati, c’est un peu un bateau de galériens, mais quand même, quand on débride les écoutes, ça va vite ! Et c'est vraiment un plaisir de naviguer sous spi de brise avec un ris et trente cinq nœuds de vent. A donf !
Depuis le cap Horn, Maserati n'a pas trouvé de vent très fort et c'est en grande partie au près que nous sommes arrivés jusqu’a l'équateur. Hier matin, Maserati a enfin réussi à se sortir du Pot au Noir Pacifique et depuis, nous progressons au reaching à une quinzaine de noeuds.
Cet après-midi, nous avons chassé avec des Fous de Bassan. En effet, alors que Maserati,
lancé à 15 nœuds, soulevait des grappes de poissons volants, une bande de Fous bien malins survolaient le bateau et se jetaient ainsi sur les pauvres poissons volants, gobés avant même d'avoir pu retrouver leur élément. Spectacle terrible mais hallucinant.
Désormais à 1400 milles de San Francisco, l'ambiance est au beau fixe mais nous restons concentrés sur le final: six jours de mer au reaching dans quinze nœuds (peut être un peu plus) puis du près dans le petit temps pour finir. Le record arrive et la ligne sera sous le Golden Gate de San Francisco. Rendez-vous dans six jours !
Sébastien Maserati Pacifique Nord 1400 milles dans le sud de SF"
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