
Le rideau vient de tomber sur la 7e édition du Vendée Globe, avec l’arrivée d’Alessandro di Benedetto, qui a franchi la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne à 15h 36mn 30s, après 104 jours 2 heures et 34 minutes en mer.
C’est un skipper heureux qui vient de couper la ligne d’arrivée en 11e et dernière position en 104 jours, lui qui se donnait avant le départ environ 120 jours pour boucler la boucle, et qui était parti avec 140 jours d’avitaillement. Disposant d’un bateau ne lui permettant pas de rivaliser avec le reste de la flotte, le skipper franco-italien ne jouait pas la gagne. Son plan Finot-Conq, mis à l’eau en 1998, vient en effet de boucler son 4e Vendée Globe, qu’il a couru en 2001 avec Thomas Coville, Sébastien Josse en 2005 et Arnaud Boissières en 2009, dont il a amélioré le temps de 2009 d’un jour. Mais en arrivant 26 jours seulement après François Gabart, Alessandro di Benedetto a réalisé un exploit et signé une belle performance sportive. C’est la première fois dans l’histoire de la course que l’écart est aussi réduit entre le premier et le dernier concurrent. Le 6,50 à bord duquel il avait terminé son tour du monde en juillet 2010 après 268 jours de mer est là pour l’accueillir et l’accompagner dans sa remontée du chenal, la dernière de ce Vendée Globe.
Une dernière nuit mouvementée
La dernière nuit en mer du marin franco-italien n’a pas été de tout repos. Au près, dans l’humidité et en veille permanente pour contrôler le trafic potentiellement intense à proximité des côtes, Alessandro di Benedetto a progressé toute la nuit de jeudi à vendredi dans un vent d’Est-Nord-Est d’une trentaine de nœuds. L’orientation du vent l’empêchant de faire route directe vers les Sables d’Olonne, il a du monter très haut pour virer vers 4h30 à dix milles seulement de l’archipel des Glénans. « J’ai dû retirer les deux cagnards car ils risquaient de se déchirer, mais aussi d’endommager les chandeliers et filières pour la prise au vent et aux vagues. J’ai dû enlever aussi les deux drapeaux car ils s’emmêlaient autour des bastaques », déclarait le skipper de Team Plastique quelques heures avant son arrivée.
Un parcours semé d’embûches
Le Vendée Globe d’Alessandro di Benedetto, grippé au départ, n’a pas été un long fleuve tranquille. En effet, le skipper a connu son lot d’avaries, comme la perte de plusieurs de ses voiles d’avant, ou encore des problèmes de drisses qui l’ont contraint à monter à plusieurs reprise en tête de mât. Une chute dans le cockpit suite à un empannage involontaire lui vaudra également une côte cassée.
Un tour du monde inscrit sous le signe du partage
Malgré ces infortunes de mer, Alesandro di Benedetto a toujours gardé sa bonne humeur légendaire, fêtant chaque point de passage symbolique comme il se doit. On se souvient du « O Sole Mio » qu’il a entonné en coupant la longitude du Cap Leeuwin. Seul en mer, le skipper a partagé son tour du monde et son bonheur d’être en mer avec le grand public et ses partenaires tout le long de sa course à travers de nombreuses vidéos. « Il y en a qui y vont pour gagner ou pour faire un podium, et d’autres pour partager une aventure. C’est ce qui fait la richesse du Vendée Globe, commente Pascal Bidégorry, qui espère pouvoir s’aligner au départ de la circumnavigation en solitaire, sans escale et sans assistance en 2016. Alessandro nous a fait partager son aventure. C’était un bonheur de l’écouter, une vraie bouffée d’oxygène. Parfois, on avait l’impression d’être à bord avec lui. Et il a fait une belle course ».
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