
Sidney Gavignet, qui participe actuellement à l’EFG Bank Sailing Arabia – The Tour à bord d'un Farr 30, s’apprête à disputer une nouvelle saison à bord du MOD 70 Musandam – Oman Sail. Figaro Nautisme l’a rencontré à Mussanah, à Oman, à l’arrivée de l’avant dernière étape de la course.
Figaro Nautisme : Comment votre participation à l’EFG Bank Sailing Arabia - The Tour (SATT) à bord d’EFG Bank Monaco s’inscrit-elle dans votre programme ?
Sidney Gavignet : David Graham, CEO d’Oman Sail, a rencontré le patron d’EFG Bank qui était venu naviguer à bord du MOD 70 sur le Tour de l’Europe la saison dernière. EFG Bank a décidé de devenir sponsor-titre de la course et d’aligner un bateau, EFG Bank Monaco, à bord duquel je participe au SATT. C’était une belle opportunité, d’autant qu’il y a quatre personnes de l’équipage du MOD 70 à bord, Neil McDonald, Thomas Lebreton, Fahad Al Hasni et moi-même. Cela nous permet de travailler les automatismes au sein de l’équipage. C’est super de faire cette course qui a lieu en plein hiver. Et puis quand on fait du MOD 70, on n’a pas beaucoup de régates pendant la saison. C’est chouette de naviguer dans des eaux que l’on ne connaît pas du tout. Il y a deux bateaux « référence », celui de Bertrand Pacé (AISM) et celui de Cédric Pouligny (BAE Systems Team), qui sont tous deux de grands spécialistes du Farr 30. On retrouve sur le SATT une configuration un peu similaire à celle du Tour de France à la Voile, avec des équipages étudiants et des équipages d’horizons divers. Il y a même un équipage 100% féminin.
Le rideau vient de tomber sur le Vendée Globe. Avez-vous toujours envie de le faire ?
J’ai suivi la course de près, les bateaux sont allés très vite. D’ailleurs, le dernier jour, en rentrant de l’entraînement, on a croisé Armel Le Cléac’h, c’était sympa en mer, d’autant plus qu’il y avait Jeff Cuzon et Damian Foxall à bord du MOD 70. Ils connaissent bien Armel. J’ai toujours très envie de faire le Vendée Globe, surtout que j’adore le solitaire. C’est mon rêve d’adolescent, mais je me dis aussi, à 40 ans passés, que je ne vais pas rater ma vie si je ne le fais pas.
Et la Volvo Ocean Race ?
J’ai toujours dit que c’était l’une des plus belles courses même si j’aurais eu du mal à faire la dernière édition. Les étapes étaient vraiment courtes, c’est compliqué pour les familles de suivre. Mais pour moi, c’est le challenge le plus excitant qui existe. Ca me plairait vraiment mais j’ai envie de la faire en tant que skipper cette fois.
Que pensez-vous de l’arrivée de la monotypie sur la Volvo Ocean Race ?
Il y a du pour et du contre. La monotypie rend la course plus accessible à certaines équipes car elles n’auront pas à s’occuper du développement technique. Les équipes pourront se concentrer sur la navigation.
Quel est votre programme en MOD 70 cette année ?
Nous allons faire le Grand Prix Guyader, l’Armen Race, le Fastnet et la Route des Princes. 2013 est une année de transition pour le circuit des MOD 70 qui doit trouver un partenaire ou un acquéreur. Pour le moment, nous nous greffons à des courses existantes. En tous cas, les MOD sont vraiment de super bateaux. On se régale à naviguer dessus. C’est une super réussite mais il en faudrait plus sur le circuit.
Garderez-vous le même équipage que l’an dernier ?
Non. Nous accueillons cette année Damian Foxall et Neil MacDonald. On s’est entrainé cet hiver et j’ai vu une amélioration notable au niveau de l’équipage. On se connaît très bien tous les trois et il y au un grand respect entre nous. Ahmed Mamani et Fahad Al Hasni reviendront cette saison.
Avez-vous observé des progrès au sein de l’équipage ?
Ca dépend pour qui. Fahad Al Hasni est le bon élève de la bande. Il a fait de vrais progrès et tient compte de ce qu’on lui dit, mais certains n'en font pas ou peu. Aujourd’hui, avec Fahard, onn est de la même bande, il ya une bonne ambiance. Former les marins Omanais demande beaucoup d’énergie car ils sautent les étapes. Ils n’ont pas fait de voile avant, ils ont du retard à rattraper. C’est comme si on mettait quelqu’un qui venait d’avoir le permis de conduire dans une Formule 1. Commencer sur la Krys Ocean Race n’était pas facile. Oman Sail organise des « performance meetings » pour discuter de ce qui va et ce qui ne va pas, et de qui va sur quel bateau. De manière générale, cela fait trois ans que je suis chez Oman Sail et j’ai observé une réelle évolution, même si ce n'est pas toujours évident.
Pensez-vous faire la Transat Jacques Vabre ?
Nous en discutons actuellement, mais rien n’est encore décidé. SI jamais je la fais, ça sera avec Fahad car il faut qu’il y ait un Omanais à bord. J'aurais aimé pouvoir la faire avec quelqu'un avec qui j'aurais pu la gagner. Je ne pousse pas Oman Sail à y aller, c’est une décision qui doit être bien mûrie car c’est une course qui peut être potentiellement dangereuse à bord d’un MOD 70. On ne doit pas partir à la légère. Oman Air Majan était plus gros mais moins dangereux.