
Thierry Chabagny, qui portera les couleurs de Gédimat sur la Transat Bretagne-Martinique, s’alignera au départ à Brest avec un objectif en tête, la victoire. Portrait.
Piqué par le virus depuis sa plus tendre enfance, Thierry Chabagny a tiré ses premiers bords très tôt, à bord du voilier familial, avec ses parents et ses frères et sœur. « Ma passion pour la voile et la mer me vient de là, nous explique-t-il. J’ai fait beaucoup de planche à voile, de funboard, du dériveur et du Classe 8 avant de commencer le Figaro. J’ai rencontré quelques figaristes, dont Sébastien Josse, Franck Cammas, Gilles Favennec et Charles Caudrelier quand j’avais 24 ans et j’ai commencé à m’entraîner avec eux. J’ai fait ma première Solo Concarneau en 1998, et la Solo Le Télégramme en 2000 ». Préparateur de Charles Caudrelier en 1999, il coure sa première Solitaire du Figaro en 2001 à bord de Petit Navire, le bon goût du large. Pour Eric Péron, ex-figariste qui espère disputer les prochains Jeux Olympiques, « Thierry est un sportif dans l’âme, qui a le goût de l’effort. Il est pugnace, aime beaucoup les sports à sensation, la glisse, qui veut toujours aller plus vite, se surpasser. Il est très simple, très réservé et peu extraverti ». Détenteur du Trophée Jules Verne à bord du Maxi Banque Populaire V aux côtés de Loïck Peyron, Thierry Chabagny a réalisé un rêve, faire le tour du monde. « J’avais été marqué par les images des Jules Verne de Bruno Peyron. Quand j’ai su que le Maxi Banque Populaire V allait être construit, j’ai tout de suite appelé Pascal Bidégorry (premier skipper du maxi-trimaran) et Ronan Lucas (Directeur du team Banque Populaire). Quand tu fais de la course au large depuis dix, ans, faire un tour du monde par les trois caps, c’est comme transformer un essai. Le bateau est extraordinaire, et procure beaucoup de sensations. 45 jours, ça passe vite mais c’est une belle tranche de vie. Ca te marque pour toujours ». Son tour du monde lui a donné des envies de repartir, en solitaire cette fois, sur le Vendée Globe, qu’il a suivi de près. « Suivre le Vendée Globe pendant trois mois ne peut donner qu’envie de le faire. Je vais participer à ma 12e Solitaire du Figaro cet été, j’ai fait plusieurs fois la Transat AG2R. Le mélange de tout cela, ça donne le Vendée Globe. La Transat Bénodet-Martinique dure environ trois semaines. Pour rester plus longtemps en mer en solitaire, il faut faire le Vendée Globe. Mais c’est lié à la volonté d’un sponsor. Je rêve d’un projet avec un beau bateau et de moyens pour pouvoir bien faire les choses et fiabiliser le bateau pour ne pas partir complètement à l’aventure. Je n’ai pas envie de le faire pour le faire. Pour le moment, ce n’est pas d’actualité ».
La victoire en ligne de mire
Comme beaucoup, Thierry Chabagny vise la victoire sur la Transat Bretagne-Martinique. « Mon objectif est de gagner tout simplement, comme dirait François Gabart. On est nombreux à vouloir gagner mais en tous cas, j’aimerais finir dans les premiers. La route est longue et il va y avoir beaucoup de choix à faire, beaucoup de prises de décisions et comme toujours des petits soucis à régler. J’espère que tout le travail de fiabilisation fait sur le bateau depuis l’automne dernier portera ses fruits. Michel Desjoyeaux disait que 80% du succès d’un projet sur le Vendée Globe se joue avant de partir. En Figaro, c’est plutôt 50%. Ca dépend de la capacité à faire marcher son bateau, au choix des trajectoires, du physique et du mental. Je suis motivé, en forme, mon bateau est prêt. J’ai tous les arguments pour faire une belle course ». Selon Eric Péron, si “Thierry est un excellent suiveur, il sait aussi prendre ses propres décisions et est capable de faire la difference niveau vitesse. Il ne lâchera rien et s’investira jusqu’au bout. Il pourrait très bien s’imposer”.
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