
Elles ont souvent changé de lieu de départ et d’arrivée, de nom et de format. Parmi les traversées effectuées en solo ou en double sur Figaro-Bénéteau, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Le point avec Mathieu Sarrot, commissaire général de Penduick, la société organisatrice de la course.
Figaro Nautisme : A quand remontent les premières traversées sur Figaro-Bénéteau ?
Mathieu Sarrot : La Transat AG2R-La Mondiale a été créée en 1992 entre Lorient et les Caraïbes. Il s’agissait d’une course en double est-ouest. Le Trophée BPE, course en double nord-sud entre Saint Nazaire et Dakar, a démarré en 2001. Après sa deuxième édition en 2003, les chantiers Bénéteau ont sorti une deuxième génération de bateaux Figaro, plus fiables, taillés pour la navigation hauturière. Nous avons ainsi organisé la première transatlantique en solitaire à armes égales entre Saint-Nazaire et Cienfuegos de Cuba en 2005. L’aventure fut belle, sans aucun abandon parmi les douze coureurs, qui sont arrivés presque tous dans la même journée ! Mais l’organisation a été en butte à Cuba à des problèmes administratifs et l’édition suivante du Trophée BPE sur Figaro 2 a eu lieu en 2007 entre Belle-Ile et Marie-Galante.
Derrière ce parcours résonne la chanson de Laurent Voulzy (VIDEO de Belle Ile en mer - Marie Galante)
La chanson avait plus de trente ans mais Laurent Voulzy a accepté d’être le parrain de cette première édition qui a rassemblé 27 coureurs. Pour la suivante, en 2009, nous avons vécu une arrivée incroyable : les trois bateaux de tête étaient à touche touche dans la nuit et nous avons découvert le vainqueur, Gildas Morvan, à la lumière de la torche ! Parallèlement, nous avons continué d’organiser les années paires la Transat AG2R-La Mondiale qui se court en double de Concarneau à Saint-Barth.
Aujourd’hui, après une édition entre Bénodet et la Martinique, vous avez choisi Brest comme ville de départ. Pourquoi ?
Il faut admettre que nous avons été un peu déçus par le choix de Bénodet car si l’organisation était parfaite, le public manquait au rendez-vous. Les Martiniquais souhaitaient une plus grande mobilisation et nous nous sommes donc rapprochés de Brest.
Quels sont les souvenirs les plus marquants que vous gardez de ces transats ?
Nous avons eu quelques frayeurs, notamment quand Eric Drouglazet a démâté il y a deux ans après les Açores ou quand Dominic Vittet s’est brisé les côtes en 2005 : nous n’avions plus de contact et nous ne savions pas s’il était encore à bord. Mais il y a aussi de grandes joies. Ce qui est formidable dans cette course, c’est que les coureurs sont à égalité et naviguent en mode régate : le moindre mille perdu nécessite deux jours de manœuvres intenses pour le rattraper. Et puis, cette course est une véritable pépinière de talents. Les jeunes s’initient lors de la transat en double et reviennent l’année suivante faire leurs premières armes en solo. Cette année, sur quinze concurrents, cinq sont des bizuths de la course au large en solitaire !
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