
Quinze jours après avoir décroché le record de la Route de l’Or sur Maserati, Sébastien Audigane a retrouvé ses marques sur la terre ferme. Après nous avoir fait vivre en direct les moments forts, il revient pour nous sur ses impressions.
« C’est la fin d’un long voyage sur un bateau ultra-puissant et avec une équipage super sympa », voilà comment le seul Français de l’équipage Maserati décrit sa ligne d’arrivée sur la Route de l’Or. L’équipage de Giovanni Soldini, sur Maserati, a bouclé ce parcours légendaire en un temps record : 47 jours, 42 minutes et 29 secondes. Quatre journées seulement séparent cette performance du record absolu décroché sur le multicoque Gitana XIII par Lionel Lemonchois.
Un départ avec une atmosphère de ruée vers l’or
Sébastien Audigane, 44 ans, a observé avec attention les différents marins qui se sont affrontés sur cette route mythique, celle des clippers qui participaient à la ruée vers l’or. Le parcours part en effet de New York à San Francisco en passant par le cap Horn. « Nous faisons le tour des deux Amériques et ce n’est pas un parcours que l’on peut tester en course au large », ajoute le marin qui assure que le plus compliqué était de trouver la bonne fenêtre météo. « Au départ de New York, il faut avoir un maximum de vents portants. » Trois jours pour l’équipage de Maserati qui a pris le large le 31 décembre, quittant un New-York enneigé. « Qu’est-ce qu’il faisait froid » se souvient Sébastien Audigane. « Nous étions au portant avec une mer très corsée. La première nuit était très difficile car nous n’étions pas assez amarinés. »
Les impressions de Sébastien Audigane après 13 jours de course et un record à l’équateur.
Vient ensuite le passage du cap Horn. « C’est un endroit mythique parce que tout le monde en parle, commente Sébastien Audigane. Dans un tour du monde à l’endroit, c’est un soulagement car on quitte les mers du sud mais pour nous c’était un objectif intermédiaire. » Maserati l’a passé au près mais dans des conditions maniables. « Nous avions prévu 25 nœuds en lisant les fichiers météos mais nous savions que nous risquions d’en avoir 10 de plus. Et c’est ce qui est arrivé avec un plus des rafales car le vent ricoche sur les falaises. C’était un peu comme passer le raz de Sein en Bretagne… »
Rencontres animales sur la Route de l’Or
Place maintenant à la remontée vers San Francisco. « Le moment le plus dur a été le final sous l’anticyclone, avec un vent très instable. Surtout parce qu’à ce moment-là on a franchement hâte de poser pied à terre. »
Un équipage international pour Maserati
Le programme de Sébastien Audigane en 2013 : un nouvel équipage
Le marin revient sur l’eau en ce mois de mars avec pour objectif la Barcelona World Race en 2014/2015, en double avec Jörg Riechers. « On ne se connaît pas du tout pour l’instant, notre association est née à La Trinité alors que je visitais son bateau, explique simplement Sébastien Audigane. Mais en fait, nos parcours sont très proches et je pense que nous avons dû nous croiser dès les années 90 alors que nous naviguions tous les deux en Laser. C’est un skipper motivé, très sympa sur le plan personnel. » Leur première course en double sera le Grand Prix Guyader (du 4 au 12 mai à Douarnenez ». Sébastien Audigane vise également la Route du Rhum en class 40 et rêve au Vendée Globe 2016. « Mais je n’ai pas encore décidé si j’allais me lancer dans la recherche de sponsors », précise-t-il.
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