
Un mois après avoir bouclé son Vendée Globe, Bertrand de Broc a déjà le regard tourné vers l’avenir, avec la Transat Jacques Vabre en ligne de mire, ainsi que d'autres régates, comme le Grand Prix Guyader, la Giraglia ou encore le Fastnet.
Figaro Nautisme : Quel bilan tirez-vous de votre Vendée Globe?
Bertrand de Broc : Mon bilan est plutôt positif et les partenaires sont assez satisfaits aussi. Je suis content d’avoir terminé la course dans des temps à peu près corrects, surtout qu’on a commencé à monter le projet début 2012.
Quels souvenirs garderez-vous de ce Vendée Globe ?
Le départ a été un peu délicat avec mon retour au port. Cela a été compliqué de partir après tout le monde et de ne pas se retrouver dans une situation de compétiteur. J’ai vécu deux parties de course bien différentes. Dans le Sud, je n’ai pas pris énormément de plaisir. Je ne me suis jamais retrouvé dans un créneau météo intéressant. Le passage des portes n’a pas été facile non plus pour moi. Mais après le Cap Horn, les choses ont changé. J’ai pris vraiment beaucoup de plaisir à naviguer et à faire marcher le bateau dans la remontée de l’Atlantique, du Cap Horn jusqu’à l’arrivée. J’étais à l’aise, j’avais le bateau bien en main. Heureusement que j’ai eu cette fin de course plutôt intéressante et enrichissante. Le passage de la ligne a été un bon moment également.
Vous avez enfin bouclé la boucle après deux tentatives infructueuses. Aujourd’hui, avez-vous tourné la page Vendée Globe ?
C’était la dernière fois que j’y participais. Le Vendée Globe demande beaucoup d’engagement, de temps et de préparation. J’en ai fait trois, dont deux pas entièrement. J’ai pris du plaisir à faire celui là mais c’est bien comme ça, ça suffit. Il y a d’autres courses que j’ai envie de faire, comme la Route du Rhum, la Transat Jacques Vabre ou la Transat AG2R.
Quels sont vos projets ?
J’ai envie de faire la Transat Jacques Vabre cette année. Ca va arriver vite. Et l’an prochain, j’aimerais bien faire la Route du Rhum et éventuellement la Transat AG2R. J’ai toujours aimé cette course en double. J’ai toujours pris beaucoup de plaisir à la faire, alors si je peux la faire une 8e fois, je la ferais volontiers. On peut mener le bateau à fond. C’est l’occasion de vraiment se bagarrer à armes égales, c’est vraiment sympa. Et puis la course est assez tôt dans la saison. C’est une bonne révision pour la Route du Rhum vu que c’est quasiment le même parcours.
Avez-vous déjà des partenaires ?
EDM Projets est copropriétaire du bateau, ce qui permet de partager les frais en dehors des courses. Je cherche des fonds pour m’aider à boucler mon budget. On voudrait continuer le multi-sponsoring car de nombreuses entreprises qui ont participé à ce projet veulent continuer. J’ai eu de bons contacts, ainsi qu’avec d’autres entreprises. Si on n’a pas le budget pour tout faire, on fera le minimum pour pouvoir naviguer dans les meilleures conditions mais j’aimerais pouvoir apporter des améliorations au bateau. En ce moment, nous sommes en train de réaliser un film qui sortira le 15 mars. Je vais aller dans plusieurs entreprises qui m’ont soutenu pendant le Vendée Globe ou qui m’ont contacté, pour le montrer, parler de la course, du Vendée Globe, de la voile mais aussi de l’entreprise. Les gens se demandent parfois comment on a fait pour monter un projet aussi vite. C’est une bonne occasion pour rencontrer du monde, d’autant que, souvent, les gens n’ont pas une idée précise des budgets dans la voile. Et puis ce n’est pas en restant dans son coin qu’on trouve des budgets. C’est important de parler de la voile en bien et d’en faire parler, de montrer des images, de faire un parallèle entre une course et la vie de tous les jours, la vie d’entreprise, et de montrer que malgré la conjoncture, on peut encore faire des choses. On a bien réussi à faire le Vendée Globe au dernier moment, ça devrait être possible de trouver un budget pour faire la Transat Jacques Vabre.
Combien cherchez-vous exactement ?
Je cherche 600.000€ pour faire la Jacques Vabre et 800.000€ pour l’année suivante pour pouvoir faire des changements au niveau du mât et de la quille et optimiser le bateau. Ca serait bien de trouver un partenaire qui souhaite s’engager sur plusieurs années. On avait réussi à fédérer 6.000 partenaires sur le Vendée Globe. Cela montre que malgré tout, la voile attire du monde. Je l’ai remarqué en me déplaçant ces derniers temps. Les gens parlent beaucoup du Vendée Globe, ils ont suivi la course.
Avez-vous déjà un nom de co-skipper en tête pour la Transat Jacques Vabre ?
Non, pas encore. Nous devons d’abord décider si nous y allons ou non. J’ai eu des demandes, mais j’attends d’être sûr de pouvoir la faire. Je déciderai en mai. De toutes façons, il y a beaucoup de gens intéressants pour la faire, notamment chez les figaristes. Pourquoi pas un étranger sinon ?
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