
Pour sa première transatlantique en solitaire, Simon Troel (Les Recycleurs Bretons) n’a pas été épargné par Neptune avec des grains à 50/55 nœuds pour sa première nuit en mer. Avant le coup de vent de ce mercredi, il a pris le temps de répondre à nos questions.
Comment allez-vous ?
Vachement mieux qu’il y a 24 heures ! La première nuit fut très dure car j’étais malade et la situation météo était limite : j’ai eu franchement peur. Alors je suis passé en mode survie, dans ma bannette, à écouter le bateau pour m’assurer qu’il était bien réglé. Je pensais bien que les autres devaient continuer à barrer mais je n’ai pas leur expérience donc je me suis dit : la route est encore longue et il ne faut pas se cramer maintenant. Comme j’étais malade, je n’ai pas mangé mais je me suis fait une bonne bouffe ce matin pour recharger mes batteries.
Que ressentiez-vous au moment de quitter les pontons brestois ?
Pas mal d’émotion. Au moment du départ, je n’étais pas trop dedans mais je me suis assez vite remis. Jérémie Beyou m’a beaucoup aidé le matin du départ car j’étais un peu perdu à cause de la tension. Il m’a rassuré dans mes choix et c’était très important. D’ailleurs il faudrait que je lui passe un petit coup de fil pour le remercier !
Que prévoyez-vous maintenant côté navigation ?
Je suis à l’est de la flotte, entouré de quelques pêcheurs mais le trafic n’est pas aussi chargé que pour les concurrents dans mon ouest qui sont pile dans le rail des cargos. Je suis heureux d'être là où je suis. Je me prépare maintenant au prochain coup de vent. J’ai eu mon ami Ronan Treussard au téléphone tout à l’heure et il m'a rappelé cette formule : « Il y a trois sortes d’hommes. Les morts, les vivants et ceux qui vont sur l’eau » (ndlr : Platon) Franchement, il y a quelques heures, je me sentais plus près des premiers... Je vais mieux maintenant !
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