
Après avoir été confrontés, hier, à de gros grains et des rafales de vent jusqu’à 50-55 nœuds, les 14 solitaires toujours en course dans la Transat Bretagne-Martinique ont retrouvé des conditions plus maniables depuis la nuit dernière.
Ce mardi, ils progressent tranquillement au près serré en direction du cap Finisterre dont ils vont devoir négocier le DST (Dispositif de Séparation de Trafic) en début d’après-midi. Pour l’heure, l’ensemble de la flotte - désormais emmenée par Anthony Marchand (Bretagne – Crédit Mutuel Performance) – est occupée à panser les petits bobos du bord et à recharger les batteries. Il faut faire vite car dès demain, une nouvelle dépression pointe le bout de son nez.
"ça fait du bien quand ça s'arrête"
Les marins de la Transat Bretagne – Martinique étaient unanimes, ce mardi matin, lors de la vacation officielle : ça fait du bien quand ça s’arrête. De fait, la journée d’hier les a drôlement malmenés. C’est donc avec un soulagement non dissimulé qu’ils annonçaient avoir retrouvé des conditions maniables dans le golfe de Gascogne aujourd’hui, après que le vent a molli progressivement la nuit dernière pour s’établir entre 8 et 15 nœuds. Depuis peu, l’état de la mer s’est, lui aussi, apaisé. La vie à bord des solitaires a donc radicalement changé ces dernières heures. Les uns et les autres profitent donc de l’instant pour faire sécher leurs affaires, se préparer un bon repas chaud – souvent le premier depuis le départ –, enchaîner les micro-siestes mais aussi et surtout, faire un tour complet du bateau afin de réparer ce qui doit l’être. Car si pour certains, les dégâts sont minimes, à l’instar de Yann Eliès (Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir) qui rapportait devoir seulement changer un bout usé prématurément, pour d’autres, les traces de la tempête sont un peu plus marquantes. C’est notamment le cas d’Anthony Marchand. Le skipper de Bretagne – Crédit Mutuel Performance, installé aux commandes de la meute depuis le classement de 12 heures ce mardi, déplorait avoir arraché son rail de génois et attaquait une réparation type Système D, avec des bouts. Reste que, d’une manière générale, ce sont les voiles qui ont le plus souffert. Outre Thierry Chabagny (Gedimat), contraint à l’abandon, hier, suite à la perte de sa grand voile, ils sont plusieurs à avoir connu quelques petits pépins : Arnaud Godart Philippe (Régates Sénonaises), Adrien Hardy (Agir Recouvrement) ou encore Damien Guillou (La Solidarité Mutualiste), pour ne citer qu’eux. Pour ceux-là, c’est donc atelier couture ou collage de patchs au menu du jour tandis que pour les autres, c’est atelier bricolage. Pour tous, en tous les cas, le temps est compté car, déjà, une nouvelle perturbation se profile à l’horizon. Ainsi, dès demain après-midi, un nouveau coup de vent va balayer la flotte. Là encore, ce sera très violent. L’avantage, c’est que ce devrait être moins instable qu’hier. L’inconvénient, c’est que ce sera au près, une allure qui rime plus avec « casse bateaux » qu’avec « confort ». Il ne reste donc plus que 24 heures aux solitaires pour remettre en ordre leurs montures et recharger les batteries, au sens propre comme au sens figuré.
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