
Le gros de la flotte de la Transat Bretagne – Martinique poursuit sa descente vers le sud dans un petit couloir de vent entre l’anticyclone des Açores et les côtes africaines.
Au portant, la flotte trace sa route à bonne vitesse poussée par une quinzaine de nœuds, et enchaine les empannages au gré des petites bascules entre le nord et le nord-est. L’heure est donc aux premières glissades sous spi. A l’opposé, Damien Guillou (La Solidarité Mutualiste) et Arnaud Godart Philippe (Régates Sénonaises) tirent des bords face au vent dans la dorsale et tentent de trouver une porte de sortie. « C’est super agréable. Le vent a un peu molli hier dans la soirée, ce qui m’a un peu inquiété mais au passage de Lanzarote et de Fuerteventura, il y a eu un phénomène d’accélération. Depuis, ça continue de filer entre 8 et 9 nœuds. C’est sympa, ça glisse bien » commentait Erwan Tabarly, ce matin. Le skipper d’Armor Lux – Comptoir de la Mer avait le sourire. Non seulement il est passé en « mode portant » - un mode doublement apprécié après une première semaine de course particulièrement difficile - mais en plus, il affiche une avance d’une vingtaine de mille sur ses poursuivants. Un petit matelas non négligeable quand on sait que depuis ce matin, la flotte s’est resserrée en longitude après le passage « obligé » à l’est des Canaries et fait à présent route sur le même axe le long du Maroc.
Encore 24 heures cap au sud
« Pour l’instant, la trajectoire est un peu bloquée par l’anticyclone. Forcément ça fait mon affaire » précisait le navigateur Fouesnantais. De fait, lui comme ses adversaires n’ont actuellement pas d’autre choix que de poursuivre leur descente vers le sud, au plus près du continent Africain, s’ils veulent conserver du vent et passer sous l’anticyclone sans être ralentis. « Nous allons continuer de faire cap au sud jusqu’à demain, en milieu de journée. Ensuite, nous devrions pouvoir enfin mettre de l’ouest dans notre route et attaquer la traversée » détaillait Gildas Morvan (Cercle Vert). Pour l’heure, il faut soigner la conduite du bateau et jouer avec les petites bascules du vent entre le nord et le nord-est. Les empannages sont donc fréquents mais ce qui rythme principalement la journée des partisans du sud, ce sont les arrivées des classements et des fichiers dans les boîtes mail. « On se surveille et on observe avec attention l’évolution de l’anticyclone pour savoir quel sera le meilleur moment pour mettre le clignotant à droite », confirmait Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012), qui doit, comme la concurrence être également attentif aux bateaux et filets de pêche, nombreux entre 0 et 10 milles de la côte Africaine, là où justement, évoluent les solitaires de la Transat Bretagne – Martinique ce lundi.
Plus complexe à l’ouest
A l’ouest, c’est à bien d’autres soucis que sont confrontés Damien Guillou et Arnaud Godart Philippe. Les deux hommes, au près depuis une vingtaine d’heures maintenant, ont été considérablement ralentis hier soir. « Subitement, le vent s’est mis à partir dans tous les sens. Ca a été très compliqué avant que cela ne s’établisse à nouveau. En ce moment, je suis au près, dans 12-13 nœuds de vent. Le bateau tape un peu à cause du clapot mais ça va » indiquait le skipper de La Solidarité en milieu de matinée, en même temps qu’il avait les yeux rivés sur son écran d’ordinateur. De son propre aveu, il passe beaucoup de temps à décortiquer les fichiers météo afin de suivre au plus près l’évolution de la dorsale. Forcément, il croise les doigts pour qu’elle se décale un peu vers l’est et lui laisse la voie libre pour redescendre.
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