
Après 72 heures un peu dures, la faute à des conditions très instables, à la fois en force et en direction, les solitaires de la Transat Bretagne – Martinique ont retrouvé un vent plus stable ce mardi. Un vent plus soutenu aussi puisque depuis hier soir, le flux de nord-est souffle entre 20 et 25 nœuds. Résultat : ça déboule à vitesse grand V sur l’Atlantique alors que l’arc Antillais se profile à l’horizon. Idem pour le jeu des empannages qui devrait débuter dès demain, après la rotation du vent prévue à l’est. De quoi pimenter le jeu à 1 000 milles de l’arrivée.
Finies les bascules de vent de 30 ou 40°, terminés aussi les changements violents d’intensité de ces trois derniers jours : les concurrents de la Transat Bretagne – Martinique ont retrouvé des conditions nettement plus stables, ce mardi. « Les variations sont infimes. Entre 10 et 15° maximum. L’avantage, c’est que dans cette situation, le pilote automatique gère bien » a indiqué Gildas Morvan (Cercle Vert), ce matin à la vacation. Même topo du côté de chez Erwan Tabarly. « C’est moins changeant. Du coup, maintenant, on peut aller tout droit et être un peu moins sur les réglages. Cela peut sembler paradoxal, mais bien qu’il y ait plus de vent que les jours précédents, c’est plus reposant car on peut aller dormir en faisant confiance au pilote » a expliqué le skipper d’Armor Lux – Comptoir de la Mer. Toujours installé aux commandes de la flotte avec un joli petit matelas de 40 milles d’avance, il n’est pas mécontent, ce matin, de découvrir qu’il récupère enfin un peu plus de pression dans ses voiles que ses petits camarades décalés dans son sud.
Bascule à l’est programmée
Faut dire, il a pu s’inquiéter, ces dernières 48 heures, en constatant que son dauphin et Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) glissaient plus que lui. « Le vent que j’avais, plus à l’avant, ne me permettait pas de faire la même route qu’eux » a avoué le Fouesnantais qui se retrouve donc, à présent, le bateau le plus au nord du groupe de tête. Il espère bien tirer parti de ce positionnement dès demain, avec la rotation du vent à l’est. « J’attends cette grosse bascule avec impatience et j’espère qu’elle sera franche pour récupérer une position plus favorable » a détaillé le leader de la troupe. Et il n’est pas le seul. Anthony Marchand (Bretagne – Crédit Mutuel Performance) envisage, lui aussi, récolter les fruits de son décalage au nord - bien plus important que celui d’Erwan - pour combler son retard sur Adrien Hardy (Agir Recouvrement) et Yoann Richomme (DLBC – Module Création). Pareil, un peu plus à l’arrière encore, pour Damien Guillou (La Solidarité Mutualiste) qui voit là une opportunité de recoller au score avec Simon Troël (Les Recycleurs Bretons) qui lui a grillé la 7e place ce matin. Salvatrice ou pas, cette bascule du vent à droite est attendue par tous avec hâte puisqu’elle va, dans tous les cas, ouvrir une nouvelle phase du jeu sur l’Atlantique. « Le gros du boulot va commencer avec elle. Les empannages vont débuter et sans doute se multiplier au plus près de la route directe » a promis Yoann Richomme, ce matin à la vacation. On l’aura compris, d’ici 24 heures, le rythme va s’intensifier. De quoi pimenter comme il faut les derniers 1 000 milles de la course.
Grosse frayeur pour Arnaud Godart Philippe
A noter par ailleurs la grosse frayeur qu’a connue, ce matin, peu après 10 heures, Arnaud Godart Philippe. En pleine vacation, son Figaro Bénéteau 2 aux couleurs de Régates Sénonaises a été éraflé par un cargo contrebordier de 182 mètres de long. Plus de peur que de mal, heureusement, pour le marin de Camaret-sur-Mer qui déplore toutefois un hauban endommagé (V2 tribord) et en enfoncement sur le côté tribord de la coque qu’il espère sans gravité.