La météo s’intensifie, le rythme aussi

Course au large
Par Figaro Nautisme

Alors qu’il leur reste désormais moins de 1 000 à parcourir pour rejoindre Fort-de-France, les solitaires de la Transat Bretagne – Martinique ont vécu une nuit « de folie », pour reprendre les mots de Yoann Richomme (DLBC – Module Création). Ce mercredi, c’est toujours tonique à bord des Figaro Bénéteau 2. Car, en plus d’un alizé soutenu – entre 20 et 25 nœuds – et d’une mer formée, les grains se sont invités à la fête. Résultat : les sorties de pistes sont fréquentes et la tension palpable.

Alors qu’il leur reste désormais moins de 1 000 à parcourir pour rejoindre Fort-de-France, les solitaires de la Transat Bretagne – Martinique ont vécu une nuit « de folie », pour reprendre les mots de Yoann Richomme (DLBC – Module Création). Ce mercredi, c’est toujours tonique à bord des Figaro Bénéteau 2. Car, en plus d’un alizé soutenu – entre 20 et 25 nœuds – et d’une mer formée, les grains se sont invités à la fête. Résultat : les sorties de pistes sont fréquentes et la tension palpable.

« C’est de la conduite à haute risque ». La phrase est de Gilles Chiorri, le Directeur de course et elle résume parfaitement la situation sur l’eau. Depuis mardi soir, les concurrents de la Transat Bretagne – Martinique rencontrent des conditions difficiles. Des lignes de grains ont en effet décidé de venir perturber les derniers milles du parcours. Rien de très surprenant cependant sur cette partie de l’Atlantique. Ces petits évènements météorologiques sont en effet assez fréquents à l’approche des Antilles. « Avec le renforcement des alizés depuis hier, c’est vrai que l’on pouvait s’attendre à ce que ça devienne instable mais là, c’est franchement sportif » rapportait Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012), ce mercredi matin à la vacation officielle, alors qu’il était flashé à 16 nœuds dans un surf. « Ca fuse et c’est un peu stressant » a-t-il ajouté. De fait, à cette vitesse, les départs au tas ne sont pas rares. Idem pour les arrêts buffets. Les marins n’ont donc pas d’autres choix que de rester rivés à la barre.

 

Problèmes de spi

 

Beaucoup d’entre eux ont choisi de s’attacher. « J’ai mon gilet, ma longe et je suis amarré court dans le cockpit » a-t-il ajouté. Mieux vaut, en effet, être bien accroché quand le bateau déboule à plus de 16 nœuds dans les surfs et finit par enfourner. « Parfois, ça fait carrément sous-marin. J’ai tout matossé à fond sur l’arrière pour retarder au maximum le plantage mais, malgré ça, je me retrouve régulièrement sous l’eau», a avoué Fabien, l’un des rares solitaires, ces dernières heures, à avoir navigué sous grand spi. La majorité de la flotte a, en effet, préféré assurer en envoyant le spi lourd. Pour certains, à l’image de Damien Guillou ou de Simon Troël, le choix de passer sous petit spi s’est malheureusement imposé tout seul. « Ca bombardait - jusqu’à 20 nœuds dans les surfs - et mon spi a fini par exploser » a indiqué le skipper de la Solidarité Mutualiste. Idem pour le navigateur des Recycleurs Bretons. « C’était une nuit de guerriers et dans la bataille. Il y avait moyen de se faire surprendre… ça a d’ailleurs été mon cas et j’ai perdu ma voile d’avant ». La nouvelle est mauvaise, forcément, pour les deux hommes, à la bagarre, rappelons-le pour la 7e place. Fait étonnant d’ailleurs, ce matin au pointage de 9 heures, la même distance (236 milles) les séparent, l’un et l’autre, du leader Erwan Tabarly.

 

« Dans le dur du sprint final »

 

Pour sa part, le skipper Armor Lux – Comptoir de la Mer, a réussi un joli coup ces dernières 24 heures en parvenant à grappiller une dizaine de milles sur Gildas Morvan (Cercle Vert). C’est avec près de 50 milles d’avance qu’il entame les derniers 1 000 milles de la course mais il le sait, tout peut encore se passer. « Il reste encore quatre jours de mer. Je dois rester concentré et cravacher pour faire avancer le bateau. Pas question de me relâcher » a expliqué le Fouesnantais. D’autant que le vent est prévu de s’installer à l’est en début d’après-midi. Dès lors, le jeu des empannages va débuter. « Il faudra être sur le qui-vive. A présent, on entre dans le dur du sprint final » annonce Gilles Chiorri.

 

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…