
Toujours lancés à plus de 10 nœuds de moyenne, les solitaires de la Transat Bretagne – Martinique soufflent un peu, ce jeudi. Après 24 heures particulièrement difficiles, durant lesquelles ils ont été contraints de passer de longues heures à la barre pour éviter – ou limiter – les sorties de pistes, ils ont retrouvé, depuis hier soir, des conditions un peu plus maniables.
Cette nuit, certains ont choisi de jouer toutes les petites bascules de vent en multipliant les empannages, d’autres, au contraire, ont préféré recharger les batteries autant que possible. En clair : chacun sa façon d’aborder le sprint final… qui commence maintenant !
« Le premier est à moins de 700 milles de l’arrivée, on peut donc considérer que les garçons sont dans le sprint final… debout sur les pédales » a dit Gilles Chiorri, le Directeur de course, ce matin. « A partir d’aujourd’hui, on va passer en mode Solitaire du Figaro » a prévenu Yoann Richomme (DLBC – Module Création). A moins de trois jours de l’arrivée à Fort-de-France, le rythme va donc s’intensifier pour les concurrents de cette Transat Bretagne – Martinique. Déjà bien entamés par 18 jours de mer durant lesquels ils auront tout eu ou presque, il leur faut maintenant lâcher les derniers chevaux. Pas question de franchir la ligne d’arrivée avec des regrets. « Si j’arrive et que suis encore capable de courir un marathon, c’est je n’aurais pas assez donné » a indiqué Anthony Marchand.
Tout donner
Le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis quelques jours, le skipper de Bretagne – Crédit Mutuel Performance ne ménage pas sa peine. Et pour cause, un souci de pilote automatique (réglé ce matin grâce à un vérin de « spare ») ne lui a pas laissé d’autre choix que de rester rivé à la barre pendant de très longues heures. « Finalement, je me rends compte que c’était peut-être un mal pour un bien » a-t-il ajouté. Certes, les malheurs d’Adrien Hardy - victime de la perte de son safran tribord hier après-midi -, ont pu faire ses affaires mais s’il est parvenu à remonter à la quatrième place du classement, c’est aussi et surtout grâce une très bonne vitesse au portant et à un léger décalage au nord par rapport à ses adversaires. Le Lorientais ne relâche pas la pression pour autant, bien au contraire. D’ailleurs, l’avarie du skipper d’Agir Recouvrement ou encore celles, à répétition, de Damien Guillou (La Solidarité Mutualistes) qui a maintenant perdu ses trois spis, rappellent à tous que tout peut encore se passer.
Jouer toutes les bascules… ou pas
C’est d’ailleurs pourquoi Erwan Tabarly continue de se donner à 100% malgré une confortable avance de 50 milles. Le skipper d’Armor Lux – Comptoir de la Mer, qui ne souhaite pas voir se répéter le scénario de l’édition 2009 lors de laquelle il s’était finalement incliné pour quatre minuscules minutes face à Gildas Morvan, cravache dur et enchaîne les changements d’amures à un rythme d’enfer. « Je me concentre pour prendre toutes las bascules dans le bon sens et je fais un paquet d’empannages. Peut-être une trentaine depuis hier » a précisé le leader de la flotte tôt ce jeudi. Même tactique pour son dauphin à bord de Cercle Vert. On le voit d’ailleurs bien sur la cartographie. Leurs trajectoires sont moins rectilignes que celle de Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) par exemple. Ce dernier a préféré profiter de la nuit dernière pour recharger les batteries. Idem pour Yoann Richomme qui imagine cependant avoir moins de grains que le duo de tête, légèrement décalé dans son sud, et donc un peu plus de répit.
Empannage important au programme
Quoi qu’il en soit, à présent, tout vont tout donner, que ce soit pour conserver leur avance ou pour recoller au tableau arrière du copain de devant. Mais faire avancer au mieux la machine ne sera pas le seul enjeu du jour. Un gros empannage pour se retrouver en bâbord amure sur la route de la Martinique est à prévoir dans la journée. Reste aux concurrents à définir quand sera le meilleur moment.
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