
Représentée sur la Transat Jacques Vabre par six bateaux, la classe Multi50, composée de skippers professionnels et d’amateurs éclairés, poursuit son développement année après année. Une réussite qui s’explique notamment par des budgets maîtrisés et abordables pour les sponsors.
Ils étaient cinq sur la Route des Princes en juin dernier, ils seront six sur la Transat Jacques Vabre. Pourtant, les Multi50 sont plus d’une dizaine à naviguer tout au long de l’année dans l’Hexagone. « Sur la Route des Princes, il y avait cinq bateaux de même génération. Il faut rappeler que la classe Multi50 est composée à 30% de professionnels et à 70% d’amateurs, qui ont des bateaux moins récents. Sur une course telle que celle là, il y aurait eu trop d’écart à l’arrivée entre les bateaux, justifie Erwan Le Roux, skipper de FenêtréA-Cardinal. Par contre, sur d’autres évènements, comme à Saint-Quay-Portrieux ou à Fécamp, on retrouve 13-14 Multi50 ». Un chiffre important, largement supérieur à la flotte des MOD70. « Si on regarde l’historique de la classe, on constate qu’il n’y a jamais eu de pic d’évolution. Mais ce n’est pas non plus notre volonté. Aujourd’hui, il n’y a pas de Multi50 d’occasion sur le marché, ou très peu, c’est bon signe », poursuit-il.
Pour Loïc Féquet, la différence entre les bateaux de dernière génération et les plus anciens a tendance à s’estomper un peu une fois au large. « Il y a trois ou quatre projets 100% professionnels en Multi50 mais également des amateurs, qui arment des bateaux moins récents. Nous, nous avons le plus moderne de l’ancienne génération. Le différentiel de vitesse est important entre 10 et 18 nœuds, mais nous avons optimisé le bateau et ce handicap de 3% en matière de vitesse dans du temps medium n’existe plus dans du petit ou du gros temps. Maître Jacques est plus lourd que FenétrêA-Cardinal par exemple, il est plus marin dans du gros temps au près. Et puis sur une transatlantique, tout peut arriver », commente celui qui a fait son entrée dans la classe Multi50 en 2010 sur la Vendée Saint-Petersbourg.
« Crêpes Whaou ! m’avait prêté son bateau pour la Vendée Saint-Pétersbourg. Il a été mis en vente quelques mois après. J’ai décidé de démarcher pour trouver un sponsor », nous explique-t-il. C’est avec Maître Jacques qu’il participe depuis aux courses de la classe et qu’il s’alignera au départ de la Transat Jacques Vabre aux côtés de Loïc Escoffier. Pour ce chef de projet informatique mi-pro, mi-amateur, l’ouverture de la classe aux amateurs est un point positif. Selon lui, la classe se développe doucement, et accueille en moyenne un nouveau bateau chaque année. « Il manque deux ou trois bateaux modernes pour que la classe soit complète, et des marins issus du Figaro ou d’autres classes. Mais déjà, la compétition est serrée. Souvent, sur les grands prix, tout se joue sur les dernières manches ».
Un support abordable pour les sponsors
Aujourd’hui, il faut compter entre 300.000 € et 600.000€ environ pour une saison en Multi50, amortissement compris, auxquels s’ajoutent 300.000€ de budget de fonctionnement pour les « gros » teams. Pour un bateau neuf, il faut compter entre 1,2 et 1,8 M€. Des montants qui restent raisonnables pour des entreprises souhaitant s’engager dans le sponsoring voile, et qui leur offrent un bon retour sur investissement. « Nous ne jouons pas dans la même cour que les MOD70, les budgets ne sont pas les mêmes. Nos sponsors sont plus axés sur la France. Et d’ailleurs, ils sont assez fidèles. De nouveaux armateurs entrent également dans la classe », souligne Loïc Féquet.