
La flotte de la Mini-Transat traversera l’Atlantique en trois fois. La faute à une météo automnale corsée.
Ce n’est jamais évident de faire partir 84 voiliers dans la brise avec une houle encore formée, les nombreux abandons de mardi sont là pour le prouver. Et cela l’est d’autant moins lorsque la fenêtre météo impose un timing serré entre deux dépressions, sachant qu’il faut prévoir quatre jours pour que toute la flotte passe le golfe de Gascogne, des premiers en quête de performance aux derniers goûtant à l’aventure de leur première transatlantique. La direction de course a donc pris la décision d’ajouter une escale espagnole au port de Sada, à proximité de La Corogne. Cela permettra aux skippers d’attendre à l’abri que les vents forts de sud-ouest qui vont balayer le cap Finisterre les 1er et 2 novembre mollissent et passent au nord-ouest. La flotte est attendue sur zone dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Le classement de la première étape se basera donc sur le cumul des temps de la portion Douarnenez-Sada et Sada-Lanzarote.
Espoirs déçus dès les premières heures de course
Après quinze jours d’attente imprévus pour laisser passer un ballet de dépressions tenace, la flotte ruait dans les brancards au moment de s’aligner sur la ligne de départ. Mais les premières heures de course ne furent pas de tout repos pour les 84 concurrents. « Le départ de cette Mini Transat n’a pas failli à la tradition avec son lot de rebondissement et d’espoirs déçus », commentent les organisateurs. Tout a commencé avec un abordage entre Craig Horsfield (Naked Retreat) et Annabelle Boudinot (Agro 650). Trop endommagé, le premier voilier a dû abandonner mais la navigatrice a réussi à réparer à temps pour repartir à l’assaut de l’Atlantique sous le regard soulagé de Craig Horsfield, à l’origine de l’incident. Arnaud Etchandy, sur Ipar Hego, victime de divers problèmes techniques, n’a pu que se résoudre à l’abandon, tout comme Bert Bossyns (Netwerk), revenu au port vers 17h00 avec son solent entièrement déchiré. Le navigateur belge, dans un creux de vague, a eu la malchance de voir sa voile d’avant se faire transpercer par un branchage entre deux eaux. Bruno Simmonet (El Nono) a lui aussi dû abandonner pour raisons médicales, l'un de ses bras étant tétanisé.
Enfin, peu avant 18 heures, la flotte déjà réduite a connu une belle frayeur avec la chute à la mer du jeune marin de 28 ans, Arthur Leopold-Léger. Ce dernier manœuvrait à l’avant du voilier, heureusement attaché par deux harnais. Il a finalement réussi à remonter à bord pour actionner sa balise de détresse, en situation d’hypothermie. Il a été secouru par l’équipage du patrouilleur de service public Cormoran de la marine nationale qui accompagnait la course et pris en charge par l’infirmier de bord. Il est sain et sauf.
Ce mercredi matin, deux concurrents voient toujours leur navigation en suspens : l’Espagnol Carlos Lysancos (Reyno de Navarra) est confronté à de sérieux problèmes de pilote tandis que Stan Maslard (Groupe Sefico) connaît un début de course pour le moins mouvementé. Après avoir cassé son support de vérin de pilote juste avant le départ, le concurrent sablais était reparti le mors aux dents… pour deux heures de course. Un problème de gréement le contraignait alors à faire de nouveau demi-tour. La Mini-Transat est un rêve qui ne se laisse pas dompter facilement.