
La direction de course a annoncé ce dimanche soir le nouveau report de la Transat Jacques Vabre. Selon le directeur sportif, Manfred Ramspacher, une fenêtre météorologique favorable pourrait se présenter jeudi prochain.
Il était un peu plus de 22 heures lorsque les skippers ont appris ce dimanche soir qu’ils ne partiraient pas le lendemain. Certains étaient déjà au lit, prêts pour une dernière nuit à terre lorsqu’ils ont reçus un SMS de l’organisation. D’autres trépignaient sur le port du Havre après les nombreux reports de la prise de parole de l’organisation, initialement prévue à 20H30. « La direction sportive et l’ensemble de l’organisation ont décidé de reporter le départ dans une situation favorable qui pourrait être jeudi », a finalement expliqué Manfred Ramspacher, directeur sportif. Dans la nuit de lundi à mardi, les fichiers météo prévoient jusqu’à 50 nœuds et une mer très formée. « Un départ lundi du Havre se serait fait dans des conditions musclées et avec une incertitude au raz Blanchard, également au passage d’Ouessant, et un début de golfe de Gascogne très difficile. » Le report était souhaité par une majorité de skippers en Class40, moins rapides que les Imoca pour quitter la Manche. « On sait que la situation météo est très difficile à appréhender, a commenté Damien Seguin, skipper du Class40 ERDF Des pieds et des mains. Il y a un risque certain à attendre mais à l’inverse, on ne sait pas à quoi s’attendre. » Avec un départ lundi, les voiliers de 40 pieds se seraient retrouvés à tirer des bords dans une mer très difficile – vent contre courant – au moment du passage des Casquets. Sachant que le passage y est très étroit entre la presqu’île du Cotentin puis l’île d’Aurigny au sud et le dispositif de séparation du trafic, autrement dit le chemin des cargos, au nord. Du côté des multicoques, les impressionnants Multi 50 ne se montraient pas non plus sereins. Ils savent bien que le moindre incident peut leur coûter un chavirage. L’organisation appelle donc à la solidarité entre les classes dans l’épreuve et rappelle : « Notre volonté première, c’est d’avoir le maximum de bateaux à Itajaí, et nous nous donnons le moyen d’y arriver. » Cependant les skippers, s’inquiètent de ce deuxième report alors que le créneau de jeudi est encore incertain.
Surprise en cette veille de départ
L’organisation a donc surpris les skippers en reportant le départ pour l’ensemble des classes. Les Imoca pensaient en effet que l’hésitation de la direction de course ne concernait que les Class 40 et les multicoques. Ainsi, lorsque la décision est tombée ce dimanche soir, Vincent Riou et Jean Le Cam, le duo de choc de l’Imoca PRB, se préparaient au grand départ. Le premier finissait le traditionnel dernier dîner à terre avec son équipe tandis que Jean Le Cam venait de monter dans sa chambre pour une dernière nuit douillette avant la mer et la baston prévue sur les fichiers météo. Des fichiers qui n’avaient pas bougé depuis vendredi soir. « Ce soir, mon sentiment principal est la frustration, a alors réagi Vincent Riou. En général, nous avons toujours réussi sur ces transats d’automne à trouver une solution pour partir et bien partir. » La dernière édition avait connu un report de 74 heures. « Cette année, il y a des conditions particulièrement complexes et je pense qu’il faut éviter de se précipiter et de changer le schéma de la course, analyse le marin. Je croise les doigts pour que nous puissions prendre le départ tous ensemble cette semaine. » Comme nombre de skippers, Vincent Riou et Jean Le Cam vont retourner chez eux, en Bretagne, en attendant le départ.