Fallait-il abriter les Class40 ?

Course au large
Par Figaro Nautisme

Un peu plus de 24 heures après leur départ du Havre, les Class40, les plus petits voiliers de la flotte, sont déjà arrêtés. Ils laissent passer un fort coup de vent sur le golfe de Gascogne en patientant à Roscoff.

Un peu plus de 24 heures après leur départ du Havre, les Class40, les plus petits voiliers de la flotte, sont déjà arrêtés. Ils laissent passer un fort coup de vent sur le golfe de Gascogne en patientant à Roscoff.

A 14h45 ce vendredi, le premier Class40 est entré à Roscoff et son chronomètre de course s’est arrêté. Il s’agit de GDF Suez skippé par Sébastien Rogues et Fabien Delahaye. « Nous sommes contents d’être à l’abri, a commenté Sébastien Rogues. Mais l’arrivée est encore tellement loin ! Le chemin vers Itajaí est très long. » Juste avant le départ du Havre, la direction de course, qui avait déjà reporté deux fois le départ de la course, a décidé une mise à l’abri météorologique, répondant ainsi au souhait de quelques skippers de la grande flotte des Class40. Mais les avis étaient très partagés entre les skippers. Yoann Richomme comprend la logique de cet arrêt mais il observe : «La situation est différente de celle de la semaine dernière. Nous sommes maintenant sur une zone libre, le golfe de Gascogne, et non en Manche où nous étions entre les cargos d’un côté et la côte de l’autre. » Les premiers bateaux pourront repartir au plus tôt samedi soir à partir de 22 heures, dans l’ordre d’arrivée. « Il ne faut pas oublier que la flotte des Class40 est composée de professionnels mais aussi d’amateurs éclairés, observait Gilles Chiorri, directeur de course pour Pen Duick, avant le départ. Et même si ces derniers ont un très bon niveau, ils ont souvent dû faire des arbitrages, des sacrifices, dans la préparation du bateau pour prendre le départ avec un budget plus réduit. »

 

A quoi échappent-ils ?

 

Une dépression très creuse arrive à partir de ce vendredi soir sur le golfe de Gascogne. « Elle va passer assez sud donc nous pouvons écarter le risque de tempête sur le chemin de la flotte, observe Eric Mas, directeur de l’information pour Météoconsult – La Chaîne Météo. Mais une traîne très musclée d’ouest à nord-ouest va suivre jusque dimanche midi avec une houle forte, un vent de 35 à 40 nœuds et des rafales attendues à 50 nœuds samedi. » Cela aurait donc secoué les Class40 mais la tête de flotte, composée de bateaux récents, aurait pu y trouver des conditions maniables. Cependant la sécurité pour tous a prévalu. "Notre volonté première, c’est d’avoir le maximum de bateaux à Itajaí, et nous nous donnons le moyen d’y arriver" a répété Manfred Ramspacher, le directeur sportif de la Transat Jacques Vabre. Un drame marquera définitivement la course, sans oublier les responsabilités pénales, alors que les reports ou l'arrêt météorologique seront vite considérés comme anecdotiques. On ne se souviendra bientôt que du résultat à Itajai.

 

Inquiétude pour les Multi50

 

En revanche les multicoques de 50 pieds, soit 15 mètres de long, ne sont pas concernés par cet arrêt météorologique, contrairement à ce qui avait été envisagé avant le départ. « Mais une chose est sûre, on n'oublie pas que pour gagner, il faut déjà arriver, assurent Erwan Leroux et Yann Eliès, sur FenêtréA Cardinal. Si naviguer en bon marin veut dire mettre un temps la course entre parenthèse, nous n'hésiterons pas à le faire… » Les Multi50, plus fragiles que les Class40, vont rencontrer des conditions musclées dans le golfe de Gascogne. « Le phénomène est tellement large qu’ils ne pourront pas l’éviter, analyse Eric Mas. Mais ils le subiront moins longtemps car ils ont déjà pas mal avancé dans le sud. » Le dernier Multi50 au classement provisoire, Rennes métropole – Saint-Malo, passe ce vendredi soir la pointe bretonne. « Ils devront se décaler le plus à l’ouest possible au moment de la descente et surtout ne pas se laisser enfermer dans le golfe où les vagues sont très cassantes quand elles remontent sur le plateau continental. » Vers un monde sans Sida devrait fermer la marche des Multi50 dans le golfe car le duo a demandé l’autorisation de faire escale à Brest pour réparer son aérien. Erik Nigon et Samy Villeneuve devraient atteindre le port breton vers 20 heures.
 

L'équipe
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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