
Depuis 4 heures ce dimanche matin, les Class40, qui ont laissé passer le gros du coup de vent dans le golfe de Gascogne, mettent un à un le cap vers Itajai et composent avec 25 nœuds de vent et une mer creusée par les coups de vents successifs Plus au sud, le long des côtes portugaises, le reste de la flotte - MOD70, IMOCA, Multi50 - souffle enfin.
Après 180 milles d’une belle bagarre au contact entre Le Havre et Roscoff et une pause d’un peu plus de 36 heures dans le port du Bloscon à Roscoff, les Class40 entrent ce dimanche matin dans le gros du sujet de leur Route du Café. Dès 4 heures, GDF SUEZ (Sébastien Rogues - Fabien Delahaye) a été le premier voilier à mettre le cap vers les côtes Brésiliennes. A 13h 21, ce sera au tour du dernier arrivé dans le Léon, Ecoelec-Frantronic (Eric Darni - Florent Bernard), de s’élancer. Pas sûr qu’avec un tel écart dans le temps, ils bénéficient des mêmes conditions pour entamer leur transatlantique, bien au contraire. Car si les leaders ont pris leur départ dans 25-30 nœuds de nord-ouest, le vent devrait progressivement faiblir pour se stabiliser autour d’une douzaine de nœuds à la mi-journée. L’avantage, c’est qu’il est prévu d’adonner, ce qui permettra aux 26 duos de rapidement envoyer leurs spis.
Retour au calme
Des spis qui commencent d’ores et déjà à fleurir le long des côtes portugaises pour les autres bateaux de cette 11e Transat Jacques Vabre. Tous, à l’exception de Rennes Métropole – Saint-Malo Agglomération (Gilles Lamiré – Andrea Mura) encore à 50 milles du cap Finisterre à 7h30 ce dimanche matin et relégué à plus de 160 milles de la tête des Multi50, et de Maître Jacques (Loïc Fecquet – Loïc Escoffier), victime de l’arrachement de la partie avant de son flotteur tribord et contraint de faire route à toute petite vitesse vers la Corogne où il devrait arriver aux alentours de 9 heures ce matin. Bref, il va sans dire que chacun apprécie de retrouver une situation enfin apaisée après une traversée du golfe de Gascogne pour le moins délicate dans une mer infernale avec d’énormes lignes de grains et des trous sans vent. Cependant, si c’est plus calme, pas question pour autant relâcher sa concentration. Il faut maintenant veiller à bien choisir sa toile mais aussi et surtout faire attention à la bascule à venir du vent à droite et ne pas se faire piéger dans l’anticyclone.
Des alizés bien établis
Pour l’heure, chez les Imoca, Macif (François Gabart – Michel Desjoyeaux) semble être absolument dans le bon timing et gère les zones de transition avec une facilité déconcertante. Ce dimanche matin, il progresse au portant dans un flux de secteur nord-ouest d’une douzaine de nœuds à une petite centaine de milles au nord de Lisbonne et devance de près de 50 milles le groupe formé par PRB (Vincent Riou – Jean Le Cam), Safran (Marc Guillemot – Pascal Bidégorry), Maître Coq (Jérémie Beyou – Christopher Pratt) et Cheminées Poujoulat (Bernard Stamm – Philippe Legros), qui, pour une raison encore inexpliquée, a perdu 18 milles ces douze dernières heures. Chez les Multi-50, la bonne opération de ces dernières heures est à mettre au crédit d’Arkema (Lalou Roucayrol – Mayeul Riffet), qui, grâce à son léger décalage dans l’ouest, s’est emparé du commandement au premier pointage ce dimanche et précède d’une poignée de milles Actual (Yves Le Blévec – Kito de Pavant) et FenêtréA-Cardinal (Erwan Le Roux – Yann Eliès). Enfin, du côté des MOD70, qui se trouvent à 280 milles par le travers du cap Saint-Vincent, le point le plus sud-ouest de l’Europe, Edmond de Rothschild (Sébastien Josse – Charles Caudrelier) et Oman Air-Musandam (Sidney Gavignet – Damian Foxall) bénéficient pour leur part d’un régime de nord-est bien établi. Et ça, c’est la bonne nouvelle du jour car c’est la preuve que les alizés sont bien présents de la pointe espagnole à l’archipel du Cap-Vert.