
Dans la nuit de dimanche à lundi, peu avant 23 heures, le Multi50 Arkema – Région Aquitaine a chaviré au large du Portugal. L’équipage est sain et sauf et une opération de sauvetage est en cours de préparation pour le bateau. Reste que la course continue pour les autres concurrents de la Transat Jacques Vabre, et c’est même une journée relativement importante qui se profile.
Aux alentours de 23 heures hier soir, alors qu’ils naviguaient sous grand voile haute et gennaker, au contact avec FenêtréA-Cardinal (Erwan Le Roux – Yann Eliès), à 210 milles dans l’ouest de Cascais dans un vent de secteur nord soufflant entre 18 et 20 nœuds, Arkema – Région Aquitaine a chaviré. Immédiatement, Mayeul Riffet a contacté la direction de course avec l’Iridium de secours pour lui signifier que tout allait bien à bord du trimaran retourné. Lui et Lalou Roucayrol, équipés de leur combinaison de survie, se sont ensuite mis au sec à l’intérieur de leur bateau afin de réfléchir à la façon d’organiser le sauvetage. Les conditions météo sur zone permettant d’envisager un remorquage, c’est vers cette solution que s’orientaient, tôt ce matin, les deux hommes.
Jouer les petits décalages
Pour les concurrents toujours en course, si la problématique du moment est sans commune mesure, il faut toutefois se gratter un peu la tête car s’ouvre aujourd’hui une journée relativement importante en termes de placement tactique. Et pour cause, le centre de l’anticyclone qui se positionne entre les Açores et le Portugal a tendance à se décaler vers le nord-est en s’étalant. La difficulté, pour les Multi50 et les Imoca, ce lundi, est donc de parvenir à le longer sur sa bordure méridionale tout en gagnant dans son sud pour se rapprocher de la route directe. En clair, le jeu, en cette journée d’Armistice, consiste à effectuer des petits recalages dans l’ouest à coups d’empannages, sans pour autant tomber dans le centre de la zone de haute pression, au risque de se retrouver empétolé. Le truc, c’est que tout ce qui sera gagné aujourd’hui aura son importance pour la suite et notamment pour le passage de l’Equateur.
Macif le retour ?
Reste que depuis quelques heures, le vent, qui souffle entre 18 et 22 nœuds, a pris légèrement de la droite. Le premier à avoir empanné pour se retrouver bâbord amure, vers 2 heures ce matin, a été Safran (Marc Guillemot- Pascal Bidégorry) et c’est d’ailleurs lui qui occupe la tête au dernier pointage. Il devance Maitre Coq (Jérémie Beyou – Christopher Pratt), qui l’a imité il y a peu, et PRB (Vincent Riou – Jean Le Cam). Mais c’est surtout sur Macif qu’il garde l’œil. Contraint d’effectuer un arrêt aux stands de quatre heures à Peniche, au nord de Lisbonne, afin de réparer la pelle de safran tribord, le tandem François Gabart - Michel Desjoyeaux est reparti vers 18h30 dimanche, avec une quarantaine de milles de retard sur le leader. Mais force est de constater qu’il a d’ores et déjà comblé une partie de son retard, à la fois grâce à une trajectoire plus lofée que ses adversaires la nuit dernière, et sans doute aussi grâce à un peu plus de pression. C’est, en effet, deux nœuds plus vite que les autres qu’ils ont avalé les milles une grande partie de la nuit.
Course de vitesse pour les Class40
Du côté des Class40, tous ont désormais débordé la pointe Bretagne et c’est en file indienne, au plus près de la route directe, qu’ils déboulent actuellement dans le golfe de Gascogne, poussés par un vent d’ouest d’une bonne quinzaine de nœuds. GDF-Suez (Sébastien Rogues - Fabien Delahaye) occupe toujours les commandes et devrait les conserver sans souci, au moins jusqu’à ce soir. Après, ses poursuivants les plus proches peuvent espérer revenir au score puisque le vent est prévu de mollir à l’approche du cap Finisterre. Voilà pourquoi, à cet endroit, un regroupement d’une partie des troupes est envisageable.