
Thomas Coville s'est élancé ce mardi, à 14 heures 33 minutes 08 secondes, pour sa quatrième tentative de record du monde en solitaire et en multicoque. Il doit revenir en Bretagne avant le 9 janvier prochain pour battre le record détenu par Francis Joyon depuis 2008.
C'est parti. Cinq après sa première tentative de record autour du monde en solitaire, avortée après une malheureuse rencontre avec un morceau de glace au large de l'Afrique du sud, et sept ans après avoir pris en main son maxi-trimaran, Thomas Coville a donc mis les voiles. Mais malgré les échecs du passé, le skipper de Sodebo affiche une motivation intacte. Le marin a déjà bouclé deux tours du monde sur son cheval de course mais il n'a pas encore réussi à battre le temps de son voisin de quai. Depuis ce midi, il a donc de nouveau les yeux sur le chrono: il doit revenir à son point de départ en moins de 57 jours, 13 heures et 34 minutes. " J’ai l’impression de ne pas avoir fini le job, nous confie-t-il. Et puis j’aime toujours autant l’exercice de style de la navigation en solitaire, m’exposer, me confronter, cet engagement total et cette part de risque. Cela me met dans un retranchement qui est celui que je préfère." A bord de son trimaran de 31 mètres, Thomas Coville a donc franchi ce midi la ligne de départ à hauteur de Ouessant. C'est parti pour 25.000 milles ou 40.000 kilomètres de navigation en solo.
Une fenêtre météo franchement ouverte ce mardi
Thomas Coville a mis toutes ses chances de son côté avec un grand chantier d'optimisation et un long stand-by, entamé le 18 octobre dernier, pour laisser passer le premier ballet des dépressions automnales. Lorsque la fenêtre météo s'est ouverte ce week-end, Thomas Coville a d'abord envisagé un départ en fin de journée mais un vent favorable de secteur nord de 25 noeuds est arrivé dès ce mardi matin et l'a motivé à larguer les amarres plus tôt. "Avancer le départ nous permet d'optimiser la trajectoire générale jusqu'aux Canaries, explique Thierry Briend, un membre de son équipe de routage. Cela nous permet aussi de bénéficier tôt d'un bon angle de vent pour gagner rapidement dans l'ouest et de nous dégager des côtes et de la mer difficile au large de La Corogne" Partir de jour simplifie les manoeuvres dans une zone chargée en cargos comme Ouessant. La marée descendante de ce mardi après-midi contribue également à aplatir la mer et offre un courant favorable. Les maxi-trimarans sont très rapides mais ils ne tolèrent aucune hésitation tant les manoeuvres sont longues à réaliser.