
Alors que les Class40 s’apprêtent à déborder le cap Finisterre, les Mulit50 et les IMOCA se préparent à négocier l’archipel de Madère par l’ouest tandis que les MOD70 filent à vitesse grand V vers le Cap Vert. Et si tous sont étalés sur plus de 1 500 milles en latitude, les bateaux de la Transat Jacques Vabre progressent à la même allure ce mardi : le portant.
Comme prévu, après leur course de vitesse dans le golfe de Gascogne, au près, dans une bonne quinzaine de nœuds, les Class40 sont nettement ralentis à l’approche de la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique. De ce fait, les écarts se sont un peu tassés et c’est à présent en moins de 60 milles que se tiennent les dix premiers de la flotte. Une flotte obligée, ce mardi matin, de composer avec un flux de nord-est soufflant péniblement entre 5 et 8 nœuds. Pas de quoi franchement réjouir les marins qui bataillent donc un peu pour contourner le cap Finisterre. Cette situation a logiquement fait les affaires de GDF-Suez. Le tandem Sébastien Rogues – Fabien Delahaye, contraint de faire une escale technique de 50 minutes à Muxia pour changer ses girouettes très tôt ce mardi, a ainsi réussi à conserver sa place de leader. Mais l’info du jour, c’est que la quasi-totalité des 24 monocoques 40’ toujours en course dans cette Transat Jacques Vabre devrait naviguer au large du Portugal dès ce soir et ainsi entamer un très long bord sous spi. Un bord qui pourrait même durer près d’une semaine…
Arrêt express
Du côté des Multi50, Arkema – Région Aquitaine (Lalou Roucayrol – Mayeul Riffet) a chaviré dimanche soir à 200 milles des côtes Portugaises et il attend maintenant l’arrivée d’un remorqueur lisboète, avec à son bord des membres de son équipe technique, mercredi entre minuit et deux heures du matin. Mais pour le reste de la flotte, le match se poursuit. Le tandem d’Actual (Yves Le Blevec – Kito de Pavant) qui a réussi le pari de faire un arrêt à Porto Santo (Madère) de moins d’une heure pour remplacer son aérien de girouette, est également parvenu à ne pas se trouver gêné par le dévent des îles. Résultat, il s’est recalé rapidement sur la route de son adversaire, FenêtréA-Cardinal (Erwan Le Roux – Yann Eliès), ne lui concédant qu’une petite trentaine de milles.
Une histoire de compromis
Chez les Imoca, le programme du jour est quasiment identique à celui d’hier, même si le vent est plus instable puisqu’il passe allègrement de 14 à 26 nœuds, avec parfois de grosses adonnantes. Le but du jeu reste cependant de parvenir à longer l’anticyclone sur sa bordure méridionale tout en gagnant dans son sud pour se rapprocher de la route directe. Une histoire de compromis en somme, qui permettra de se positionner au mieux pour le passage du Pot-au-Noir. Pas étonnant, en conséquence, de voir Maître Coq (Jérémie Beyou – Christopher Pratt) si décalé dans l’ouest car cela pourrait bien se révéler un avantage d’ici peu. Pour l’heure, c’est PRB (Vincent Riou – Jean Le Cam) qui occupe les commandes devant Cheminées Poujoulat (Bernard Stamm – Philippe Legros) et Safran (Marc Guillemot – Pascal Bidégorry).
Un Pot-au-Noir très actif
Et les MOD70 dans tout ça ? Edmond de Rothschild (Sébastien Josse – Charles Caudrelier) et Oman Air-Musandam (Sidney Gavignet – Damian Foxall) déboulent à plus de 25 nœuds sur une mer relativement plate. A cette vitesse, ils devraient dépasser la latitude de l’archipel du Cap-Vert en milieu d’après-midi. Mais ils le savent, si en ce moment, les alizés sont bien constants (entre 20 et 25 nœuds), ils devraient mollir d’ici quelques heures. Reste que ce n’est pas ce qui les inquiète le plus. Et pour cause, le Pot-au-Noir s’avère plutôt actif ces temps-ci….