
Les concurrents de la Mini-Transat ont pris ce mercredi matin le départ de l’unique étape, de Sada en Galice jusqu’à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. D’emblée, Ludovic Méchin, en prototype, et Alberti Bona, en bateau de série, se sont installés aux commandes de la Mini-Transat 2013. Une édition déjà forte en rebondissements
C’est à 9h37 qu’a été lancée la procédure de départ de la Mini-Transat, un mois jour pour jour après le départ initialement prévu à Douarnenez. L’édition 2013 n’aura décidément rien fait comme les précédentes. « On se dit qu’on vit quelque chose d’encore plus particulier ! » commentait Ludovic Méchin avant le départ, tout sourire. « Heureusement, j’avais prévu de libérer mon agenda jusqu’à Noël donc j’ai encore le temps de traverser l’Atlantique ! » La transatlantique se fera donc d’une seule traite, de Sada à Pointe-à-Pitre et sans escale à Lanzarote. C’est le plus long parcours de la Mini-Transat, créée en 1977, avec 3.600 milles à parcourir. « L’arrivée des premiers pourrait se fêter aux alentours du 1er décembre », précise l’organisation.
Le départ aux mille péripéties
Déjà retardée de 16 jours à Douarnenez, pour laisser passer une succession de dépressions sur la façade Atlantique, la flotte a pris un premier départ le 29 octobre dans une houle encore formée par la tempête Christian. Des premiers milles corsés qui n’ont pas fait de cadeau à la flotte, avec notamment un premier abandon après un abordage (Craig Horsfield) puis un homme à la mer pour terminer la série des avaries en cascade. Arthur Léopold-Léger a été récupéré en situation d’hypothermie par la Marine nationale. Mais la flotte n’était pas au bout de ses peines. Le lendemain du départ, observant la dégradation des conditions météorologiques, la direction de course a choisi de mettre en place une escale à Sada, en Espagne, le temps d’attendre que les vents mollissent sur le cap Finisterre. Mais un nouveau coup de théâtre devait encore secouer la flotte. Le 31 octobre, la direction de course a pris la décision d’annuler la première manche pour permettre aux concurrents de regagner un port en toute sécurité. Les organisateurs gardant en tête que les concurrents les plus attardés étaient souvent aussi les moins expérimentés. Le gros de la flotte a donc mis le cap au sud, sur la côte cantabrique. Mais cinq protos ont tout de même réussi à gagner Sada comme initialement prévu, Giancarlo Pedote en tête. La tête de flotte, isolée, en a profité pour composer le hit-parade de la course : Orgaoutai. « C’est sûr que ce n’est pas une décision qui fait plaisir à entendre », a commenté Nicolas Boidevezi, arrivé cinquième à Sada. En même temps, la difficulté de l’organisation c’est de prendre en compte les 84 coureurs, du premier au dernier. » Arrivé troisième, Bertrand Delesne explique de son côté avoir trouvé que le début de la course était dur. « C’était casse-bateau, précise-t-il. Je n’ai pas trop voulu forcer sur la machine à ce moment-là. J’avais le pressentiment que l’on pouvait faire des conneries. » Ludovic Méchin a de son côté mené le reste de la flotte à Gijón. « Ce n’est pas quelque chose de réjouissant ce mois de retard, commente-t-il. On a le stress qui monte et qui descend au rythme des changements de programme. Mais je dois dire qu’il y a maintenant une cohésion très forte entre les concurrents ! » Puis le départ tant attendu est arrivé ce mercredi. « Je ne cacherai pas une petite appréhension, commente Ludovic Méchin. Je me suis senti tout petit dans le golfe et je n’ai jamais navigué longtemps en solitaire. Nous partons dans l’inconnu. Cependant mon bateau me paraît prêt et il y a toujours la solution de secours de Lanzarote. » Car si l’organisation ne table que sur une seule étape, en route directe de Sada à Pointe-à-Pitre, une bouée sera à passer au large des Canaries et il sera également possible de s’arrêter au stand à Lanzarote.