
Le Britannique, déjà vainqueur du circuit des Extreme Sailing Series en 2012, paraît intouchable alors que la dernière épreuve se déroule en ce moment jusqu'au 17 novembre, à Florianópolis au Brésil.
Si le mot domination devait avoir un visage, il s’apparenterait à celui de Leigh McMillan. Le Britannique, ancien sélectionné olympique en Tornado pour Sa Majesté, prend sur le circuit des Extreme Sailing Series une dimension qu’on ne lui connaissait pas. A 33 ans le skipper de l’Extreme 40 « The Wave, Muscat » court sous les couleurs omanaises. L’Angleterre peut se ronger les ongles de n’avoir pu, ou su offrir à Leigh et ses 4 équipiers un cockpit à la mesure de son talent. Depuis 2012 et sa première victoire au classement général du circuit, l’Anglais enchaine les performances de haute volée tout en surclassant la concurrence. L’an passé, sur les 7 épreuves internationales l’équipage n’avait jamais connu une autre place qui celle de 1er ou de 2nd : 4 victoires pour 3 places de deuxième. Cette année, l’escadron brittanico-omanais (2 Britanniques, 1 Néo-Zélandais et 2 Omanais) peut faire encore plus fort ! Sur les 6 épreuves déjà courues, « The Wave, Muscat » en a remportées 5 : à Muscat, Qingdao, Porto, Cardiff et Nice. Seul les vents très légers et oscillants de Singapour (leur Extreme 40 avait terminé 5ème) ont réussi à les faire vaciller et tomber d’un podium qu’ils ne quittaient plus.
« Gagner une fois est déjà incroyable »
Sous la chaleur brésilienne, Leigh et ses équipiers entendent bien enfoncer le clou pour savourer une deuxième victoire d’affilée sur ce circuit, performance jamais réalisée à ce jour. Reste un adversaire majeur : les Suisses d’ « Alinghi », imperturbables et très réguliers dans la saison où ils ont toujours terminé sur le podium des six premières régates. Avec une place de 3ème, une de 1er et quatre de 2nd, le défi managé par Ernesto Bertarelli mais barré par l’Américain Morgan Larson ne pointe qu’à deux petites unités du leader britannique (56 points pour « The Wave, Muscat », 54 pour les Suisses d’ « Alinghi »). Pas de quoi effrayer outre mesure le skipper leader du classement : “Gagner une fois est déjà incroyable, donc deux fois c’est extrêment difficile. Il va falloir continuer à tout donner, à leur mettre la pression et à naviguer du mieux possible. Même si les résultats ne nous sont pas forcément favorables à Florianópolis, si nous réussissons à bien naviguer, et à travailler ensemble avec un bon état d’esprit, nous avons des chances d’y arriver” confesse Leigh McMillan, lucide mais prêt au combat.
L’épreuve brésilienne à double tranchant
Etant donné que la dernière épreuve de la saison compte double, les 10 points donnés initialement au vainqueur se transformeront en 20, ce qui pourrait réserver un final épique. En cas de victoire des hommes de Morgan Larson, « Alinghi » réaliserait le parfait hold-up en soufflant le trophée final sur le fil et ce même si « The Wave, Muscat » termine sur la deuxième marche. Les deux équipes seraient à égalité avec 74 points mais les Suisses seraient désignés vainqueurs au bénéfice d’une « dernière » victoire pesant plus lourde dans les règles de classe.
Les Caipirinhas sur le sable des plages de Florianópolis attendront donc ce dimanche 17 avant d’être consommées. Le suspense devrait d’ailleurs tenir en haleine l’ensemble des skippers qui peuvent grâce à cette dernière épreuve comptant double, soigner leur classement final.