
Ce samedi, les Class40 débordent les Canaries mais se préparent à ralentir nettement avec des alizés faiblissant. Idem, mais à cause du Pot-au-Noir, pour les Imoca – qui arrivent à mi-parcours - et les Multi50. A l’inverse, le long des côtes brésiliennes, les MOD70 déboulent tout schuss. Pour les uns comme pour les autres, un seul et même objectif : soigner sa trajectoire.
La flotte des Class40 toujours emmenée par GDF-Suez ? La réponse est oui et le tandem Sébastien Rogues - Fabien Delahaye a même profité de la nuit pour creuser encore un peu l’écart. Ce samedi matin, c’est avec 45 milles d’avance sur son sistership Mare (Jorg Riechers – Pierre Brasseur) et pas moins de 122 sur le gros du peloton qu’il attaque la descente vers le Cap-Vert. Mais il le sait, compte-tenu des incertitudes météo qui vont se présenter sur sa route dans les jours qui viennent, ce confortable matelas ne sera pas de trop. D’ailleurs, dès ce week-end, le bateau jaune et gris, qui va devoir composer avec des alizés faiblissant et ainsi être contraint de lofer, pourrait voir se rapprocher de son tableau arrière les duos ayant tenté un coup de poker à travers les Canaries. Un coup qui portera ses fruits si, et seulement si, les alizés se montrent plus puissants le long des côtes africaines. C’est à la fin de ce week-end que l’on pourra compter les points et voir si le pari audacieux de Phoenix Europe (Louis Duc – Stéphanie Alran), qui passe actuellement entre Tenerife et Gran Canaria et pointe en 9e position, va bousculer la hiérarchie…. ou non.
Mi-parcours pour les IMOCA
A propos de hiérarchie, du côté des IMOCA, qui se trouvent ce samedi matin à la mi-parcours, le passage du Cap-Vert n’aura finalement pas créé les rebondissements que l’on pouvait attendre. Et pour cause, Macif (François Gabart – Michel Desjoyeaux) et PRB (Vincent Riou – Jean Le Cam), qui avaient choisi (ou presque) de passer entre les îles, n’ont pas tellement subit les dévents. Ils n’ont, de ce fait, concédé qu’une petite quinzaine de milles à Maître Coq (Jérémie Beyou – Christopher Pratt) et quasiment rien à Safran (Marc Guillemot – Pascal Bidégorry) et Cheminées Poujoulat (Bernard Stamm – Philippe Legros) qui naviguent à vue ce samedi alors qu’ils progressent toujours en bâbord amure et passent un maximum de temps à la barre, la faute à des conditions toujours très instables. Le hic, c’est que ça va ne va aller en s’arrangeant puisque dès ce samedi soir, ils vont faire les frais du fameux Pot-au-Noir. De quoi, relancer le jeu et garantir un peu de suspense puisque cette zone de convergence inter tropicale s’étale, en ce moment, sur plus de 300 milles de large.
Du pot dans le Pot ?
Le point positif, c’est que la zone d'incertitudes n’est peut-être pas aussi active que prévu. Pour preuve, les Mulit50. FenêtréA-Cardinal (Erwan Le Roux – Yann Eliès) et Actual (Yves Le Blevec – Kito de Pavant), qui sont actuellement en plein dedans, parviennent à afficher des vitesses supérieures à 18 nœuds. Pas question toutefois de crier victoire. Ce n’est, en effet, que dans un peu plus de 24 heures, qu’ils seront véritablement tirés d’affaire. Loin d’avoir le même type de préoccupations ce samedi, les deux MOD70 déboulent vent de travers à 26-27 nœuds le long des côtes brésiliennes, entre Recif et Rio de Janeiro. Pour eux, la situation ne devrait commencer à se (re)-corser qu’à l’approche du cap Frio. Pas avant la nuit de dimanche à lundi.