
La flotte de la Transat Jacques Vabre entame sa deuxième semaine de course avec de plus en plus de soleil sur les ponts. Les premiers concurrents, en MOD70, pourraient arriver à Itajaí dès mardi.
Les duos de la Transat Jacques Vabre ont vécu une première semaine agitée depuis le départ du Havre jeudi 7 novembre. « Les premiers jours, je me demandais un peu ce que je faisais là j’avais des hauts et des bas, concède le novice François Damiens, embarqué avec Tanguy de Lamotte sur Initiatives Cœur. A bord, on entend le bateau qui travaille, on se demande parfois comment il tient. » Les duos de la Transat Jacques Vabre ont vécu une première semaine agitée depuis le départ du Havre jeudi 7 novembre. Même son de cloche pour le duo Gabard-Desjoyeaux. « On s’est un peu fait casser la figure dans le golfe de Gascogne », avoue d’emblée Michel Desjoyeaux. Sans oublier une malheureuse rencontre avec un OFNI – objet flottant non identifié – qui a obligé le duo à s’arrêter quelques heures au Portugal. « Nous n’avons pas vraiment eu le temps de déconner », ajoute le double vainqueur du Vendée Globe, qui précise que la rigolade est de retour à bord depuis Madère. Mais certains n’auront pas cette chance. La mer cassante a laissé cinq bateaux sur le carreau : trois en Class40 et deux en Multi50. Les derniers à rejoindre la terre ferme sont les skippers de Arkema – Région Aquitaine, ballotés pendant trois jours et demi dans les 4 m2 de leur bateau retourné. Le skipper et armateur, Lalou Roucayrol, avait fermement refusé d’abandonner son bateau et de rejoindre la terre ferme par hélicoptère. « Ce bateau représente l’incroyable travail d’une équipe depuis trois ans et il me tenait à cœur de le ramener au port, confie-t-il. Je n’en suis pas à mon premier chavirage et à chaque fois je reviens à mon humble niveau de la perception humaine, de la condition de marin. » Lalou Roucayrol et Mayeul Riffet ont commencé le remorquage de leur bateau ce jeudi.
Les multicoques avalent l’Atlantique à grandes bouchées
Pour le reste de la flotte, le soleil est désormais au beau fixe, le Brésil en pointe de mire. Les premiers arrivés devraient logiquement être les MOD70, les trimarans les plus rapides de la flotte. Ce jeudi, ils filaient à plus de 25 nœuds, Edmond de Rothschild en tête. Le premier pourrait passer la ligne d’arrivée à Itajaí dès mardi prochain. « Ça va parfait ! s’est exclamé le co-skipper du bateau Charles Caudrelier, lors de la vacation de vendredi. Nous sommes dans l’hémisphère Sud : cela a été difficile d’y arriver mais ça fait du bien, on a le Brésil devant le bateau ! » Mais le marin avouait également sans mal avoir traversé son pire Pot-au-noir, une zone intertropicale très instable. « Avec des grains, beaucoup de changements de direction, des orages avec 35 nœuds de vent, ça a été dur ». Derrière les deux bolides, ce sont les Multi50 qui entrent dans le fameux Pot-au-noir, avec FenêtréA Cardinal et Actual en éclaireurs.
Les Imoca jouent à saute-mouton dans les îles
La tête de flotte des Imoca est de nouveau en bleu et jaune. Michel Desjoyeaux et François Gabart ont profité de l’arrêt au stand du précédent leader, PRB, pour reprendre la tête. Les grands favoris de la compétition, chassés jusqu’au Portugal, puis chasseurs jusqu’au Cap Vert, ont donc retrouvé leur statut de proie. Ils préparent maintenant leur passage du Pot-au-Noir. « Nous devons avoir un coup d’avance car il ne faut pas seulement réfléchir à la meilleure façon d’y arriver mais aussi penser à notre positionnement pour le traverser », explique l’expérimenté Michel Desjoyeaux. Ce vendredi, ils naviguaient à une trentaine de milles devant PRB. « Nous coupons à travers champs », s’amuse le co-skipper de Macif. Les deux leaders sont poursuivis par le trio Maître Coq, Safran, Cheminées Poujoulat.
Les plus petits se séparent à Madère
Les Class40 ferment la marche à hauteur de Madère. La mer se range petit à petit et permet aux deux premiers, GDF Suez et Mare, de prendre la poudre d’escampette. Derrière, deux pelotons sont désormais formés. Le premier colle aux basques des éclaireurs : ERDF Des pieds et des mains, squatte la troisième place, suivi de Campagne de France, de SNCF Geodis, skippé par Fabrice Amedeo, plume du Figaro Nautisme, qui assure une belle remontée ce vendredi en gagnant deux places. Jeudi, Fabrice Amedeo et Armel Tripon avaient préféré assuré la sécurité, en bons pères de famille. Le deuxième peloton, mené par Phoenix Europe, a choisi de prendre la tangente, cap sur les îles Canaries. Verdict ce week-end pour cette option tranchée.