
Les Class40, qui évoluent ce dimanche matin dans une zone de transition, ont nettement ralenti. Mais c’est sans commune mesure avec les IMOCA qui tentent comme ils peuvent se s’extirper du Pot-au-Noir. C’est d’ailleurs ce qu’on réussi à faire, cette nuit et pour de bon, les Multi50 qui caracolent désormais à bonne vitesse dans l’hémisphère sud, tout comme les MOD70 en approche du cap Frio.
Après 48 heures de descente sous spi serré, à haute vitesse mais aussi sous haute tension dans des conditions soutenues (entre 20 et 25 nœuds de vent avec des rafales à 30 sous les lignes de grains), les Class40 ont, comme on s’y attendait, nettement ralenti la cadence depuis samedi soir. C’est désormais dans une dizaine de nœuds que la tête de flotte poursuit sa descente vers les îles du Cap Vert, qui se trouvent à 350 milles de l’étrave du leader, GDF-Suez (Sébastien Rogues – Fabien Delahaye). Premier à tamponner, ce dernier n’a pas eu d’autres choix que de concéder quelques milles à ses poursuivants ces dernières heures, mais il conserve tout de même 35 milles d’avance sur son sistership Mare (Jorg Riechers – Pierre Brasseur) et un peu plus de 100 sur le trio infernal composé de SNCF Geodis (Fabrice Amedeo – Armel Tripon), Campagne de France (Halvard Mabire – Miranda Merron) et ERDF-Des pieds et des mains (Damien Seguin – Yoann Richomme). Pour le plus grand bonheur des observateurs, ces trois-là se rendent coups pour coups et continuent de jouer à la chaise musicale au classement, tout en gardant à l’œil Phoenix Europe (Louis Duc – Stéphanie Alran), pas moins de quatre nœuds plus rapide qu’eux, le long des côtes africaines. La bonne nouvelle cependant, c’est que s’ils se trouvent dans une zone de transition, ils devraient néanmoins retrouver des vitesses à deux chiffres dans la journée.
A coup à toi, un coup à moi
Le scénario est évidemment bien différent pour les IMOCA. Entrés dans le Pot-au-Noir hier en fin de journée, ils composent avec un vent très instable - à la fois en force et en direction - et surveillent les nuages, aidés par la pleine lune la nuit dernière. Reste que dans cette zone de convergence inter tropicale, même en faisant preuve de la plus grande des attentions, il est bien difficile d’anticiper quoi que ce soit. Ce ne sont pas les skippers Macif (François Gabart – Michel Desjoyeaux) qui diront l’inverse ce dimanche. Coincés dans un trou sans vent, ils ont vu revenir leurs quatre poursuivants directs à moins de 45 milles de leur tableau arrière. Très légèrement décalés à l’ouest, PRB (Vincent Riou – Jean Le Cam), Maître Coq (Jérémie Beyou – Christopher Pratt), Safran (Marc Guillemot – Pascal Bidégorry) et Cheminées Poujoulat (Bernard Stamm – Philippe Legros) glissent d’ailleurs ce dimanche matin entre 10 et 12 nœuds pendant que le bateau bleu est littéralement scotché. Mais à tout instant, la situation peut s’inverser et ce n’est que ce soir que l’on pourra réellement compter les points perdus ou de gagnés des uns et des autres. Et cela peut faire mal…
Cela drope dans l’hémisphère sud
La preuve chez les Multi50, ce ne sont pas moins de 75 milles en 24 heures dont a été dépossédé FenêtréA-Cardinal dans ce fameux Pot. Rappelez-vous, samedi matin, Actual (Yves Le Blevec - Kito de Pavant) comptabilisait pratiquement 100 milles de retard sur le tandem Erwan Le Roux – Yann Eliès mais en choisissant de se caler 100 milles plus à l’ouest que son adversaire, il est repassé un temps aux commandes. Certes, la situation a changé de nouveau une fois passé dans l’hémisphère sud mais le truc, c’est que ne n’est plus qu’une trentaine de milles qui séparent aujourd’hui les deux bateaux. Deux bateaux qui filent maintenant bon train, droit vers les côtes brésiliennes, là où précisément cavalent à plus de 25 nœuds les deux MOD70, Edmond de Rothschild (Sébastien Josse – Charles Caudrelier) et Oman Air-Musandam (Sidney Gavignet – Damian Foxall). Reste que pour eux, la tâche devrait se corser dans la soirée, aux abords du cap Frio.
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