
Les spectaculaires MOD70 ont déjoué tous les pronostics en bouclant leur traversée de l’Atlantique en seulement 11 jours de course. Le duo Sébastien Josse – Charles Caudrelier est arrivé ce lundi à Itajaí à 18 heures 3 minutes et 54 secondes, heure française.
Le premier arrivé de la Transat Jacques Vabre, Edmond de Rothschild, a donc franchi la ligne ce lundi à 18h03 (heure française), dans une petite brise d'est. "Cela fait du bien quand cela s'arrête !" nous a lancé Sébastien Josse, tout juste arrivé sur la terre ferme. Cette victoire clôt un mano a mano époustouflant avec Oman Air Musandam et contraste fortement avec la morosité du départ. La classe des MOD70 faisait grise mine au Havre avec seulement deux bateaux alignés sur la ligne de départ du Havre, après le spectaculaire accident de Virbac-Paprec 70. Mais le spectacle a très vite repris le dessus à travers un golfe de Gascogne énervé et un Pot au Noir très en forme.
Une moyenne de 44 km/h sur l'Atlantique
Charles Caudrelier a ainsi avoué avoir vécu son pire Pot au Noir, une très forte zone d'incertitude intertropicale, avec des grains violents et des orages à 35 nœuds de vent. « Le Pot au Noir était copieux, ça va vite en multicoque, mais je n’ai jamais vu ça ! » Le duo a eu très peur de perdre la partie cette zone stratégique en se décalant trop à l’ouest par rapport à ses poursuivants, Oman Air Musandam, mais la cavalcade dans l’hémisphère sud, et la bonne gestion du front dépressionnaire qui se dressait sur la route du voilier ce dimanche, ont permis au duo de conforter son avance. Même si les dernières heures de course, avec un vent molissant n'étaient pas de tout repos. Josse et Caudrelier ont réalisé une course pleine de maîtrise, prenant les commandes dès le contournement de la Bretagne pour ne plus jamais les lâcher. Ils ont parcouru 5 952 milles sur l’eau à la vitesse moyenne de 22,12 nœuds et réalisent ainsi un temps digne des meilleurs chronos de la Transat Jacques Vabre lorsqu'elle arrivait déjà au Brésil (de 2001 à 2007) mais dans le port de Salvador de Bahia, 1000 milles plus haut.
Deux au lieu de six à bord
Oman Air Musandam a franchi la ligne cinq heures et 15 secondes après les premiers. Sidney Gavignet et Damian Foxall n’ont pas lâché la pression d’un iota jusqu’à la ligne d’arrivée malgré le poids de la fatigue accumulée. Les visages creusés des deux vainqueurs témoignent des énormes efforts déployés sur cette transatlantique. Oman Air Musandam a franchi la ligne cinq heures et 15 secondes après les premiers. Sidney Gavignet et Damian Foxall n’ont pas lâché la pression d’un iota jusqu’à la ligne d’arrivée malgré le poids de la fatigue accumulée. Rappelons que les deux duos ont poussé à 100% des machines initialement conçues pour des équipages de six personnes. Les visages creusés des deux vainqueurs témoignent des énormes efforts déployés sur cette transatlantique. "Ces bateaux sont fabuleux, explique Charles Caudrelier. Ils vont deux fois plus vite que les autres. Nous avions prévu un temps de parcours de 12 jours au mieux. Mais nous avons globalement rencontré des conditions propices à la performance : de bons vents, pas trop de mer, de bons enchaînements avec, parfois, des moyennes à 30 nœuds." Le marin ajoutait, à quelques heures de passer la ligne: "On est crevé, on ne s’arrête jamais car l’erreur n’est pas permise sur ces bateaux. Tu ne lâches pas la barre quand tu es de quart, même pas pour boire un café. C’est tout le temps de la conduite, car tu ne peux pas aller à fond la caisse avec le pilote. Parfois on alterne toutes les heures. On a bien tiré sur le bateau." L'heure est maintenant à la fête, sous le soleil brésilien.
LIRE AUSSI:
Le blog de Fabrice Amedeo, journaliste du Figaro Nautisme et concurrent de la Transat