C’est un coup dur pour la Transat. A 24 heures des prochaines arrivées en Multi 50, la classe Imoca se retrouve amputée du duo Gabart-Desjoyeaux. PRB prend donc la tête de la dernière ligne droite vers le Brésil.
C’est incontestablement le fait marquant de cette nuit : aux alentours d’une heure, Macif a perdu son mât alors qu’il naviguait en tête de flotte des IMOCA depuis près de quatre jours. Il va sans dire que c'est un gros coup dur pour le duo François Gabart - Michel Desjoyeaux qui portait l’étiquette de favori de cette 11e édition de la Transat Jacques Vabre, mais comme le rappelait justement l’un de ses concurrents, ce type d’avarie fait partie intégrante des sports mécaniques.
Bien placer le curseur
Toutefois, c’est un fait, depuis le départ, les bateaux sont mis à rude épreuve et c’est encore plus vrai depuis deux jours. En effet, les navires sont engagés dans une course de vitesse sans aucune alternative stratégique et leurs skippers n’ont d’autre choix que de les pousser au maximum pour tenter de grappiller quelques longueurs sur la concurrence. Le hic, c’est que les conditions sont dures, la faute à de nombreux grains et une mer chaotique qui tirent d’autant plus sur les bateaux que ceux-ci progressent vent de travers. Cette avarie est donc un signe fort d’avertissement pour tous ceux qui restent en course et qui, plus que jamais, cherchent le meilleur compromis entre vitesse et préservation du matériel en attendant de retrouver des conditions plus maniables, vraisemblablement à l’approche de Rio de Janeiro. Là, le vent devrait tourner davantage au nord-est, avant de faiblir légèrement. Reste que ce ne sera pas le moment de s’accorder du répit puisque débutera alors la dernière ligne droite jusqu’à la ligne d’arrivée.
Séquence de Match-Racing
Ce sprint final, les deux leaders de la classe des Multi50 l’ont d’ores et déjà attaqué. En conséquence, le rythme à bord de FenêtréA-Cardinal (Erwan Le Roux – Yann Eliès) et Actual (Yves Le Blevec – Kito de Pavant) s’est encore intensifié depuis hier soir, et le jeu du marquage a débuté. Le premier joue en effet les décalages tactiques entre son adversaire et Itajai. Pas question pour lui de le laisser filer sur une option radicalement différente de la sienne qui pourrait s’avérer payante. Pour résumer, c’est une véritable séquence de match race qui se joue actuellement entre les deux bateaux que seuls 27 milles séparent, à 24 heures de l’arrivée. Et si, pour l’heure, c’est à haute vitesse qu’ils se rendent coup pour coup, la nuit prochaine cela risque d’être encore plus compliqué puisqu’ils vont devoir négocier une petite zone de transition…
Compression dans le Pot
Du côté des Class40, la situation est bien différente. La première moitié de la flotte bataille actuellement dans le Pot-au-Noir. Un Pot très épais qui s’étend jusqu’à l’équateur, et sui est surtout très actif. Pas de quoi rassurer GDF-Suez (Sébastien Rogues – Fabien Delahaye) qui a déjà vu fondre une grande partie de son avance. Car s’il conserve une vingtaine de milles d’écart avec Mare (Jorg Riechers – Pierre Brasseur), il voit revenir comme des avions Tales Santander 2014 (Alex Pella – Pablo Santurde), Vaquita (Christof Pette – Andreas Hanakamp), Watt & Sea – Région Poitou Charente (Yannick Bestaven – Aurélien Ducroz), SNCF-Géodis (Fabrice Amédéo – Armel Tripon). Ces derniers ont, en effet, réussi à réduire de moitié leur retard entre 7h30 ce matin et 15h30 hier. Guetter les grains, ne pas se faire enfermer sous un nuage et soigner sa trajectoire : tel est le programme du jour.