
Alors qu’à 6h40 ce matin, FenêtréA-Cardinal s’est adjugé la victoire chez les Multi50 et que son dauphin, Actual, est sur le point d’arriver à Itajaí, la bagarre s’intensifie encore un peu plus chez les IMOCA en approche du cap Frio. A l’inverse, du côté des Class40, on souffle un peu après les tracas du Pot-au-Noir même s’il faut bien l’avouer, celui-ci n’a finalement pas été très virulent.
Comme on s’y attendait, les derniers milles jusqu’à Itajaí n’ont pas été simples pour les deux Multi50 de tête de cette 11e édition de la Transat Jacques Vabre. Ils n’auront toutefois pas remis en cause la hiérarchie installée depuis la mi-course puisque c’est FenêtréA-Cardinal qui a franchi, en vainqueur, la ligne d’arrivée. Une belle récompense pour le tandem Erwan Le Roux – Yann Eliès qui a su garder le contrôle sur Actual jusqu’au bout, et même accentuer son avance grâce à une trajectoire plus sud pour finir. Mais le tandem Yves Le Blevec – Kito de Pavant, qui continue de batailler dans de tous petits airs instables et est attendu en milieu de matinée dans l’état de Santa Catalina, pourra tout de même se targuer de lui avoir donné du fil à retordre tout au long de 5.450 milles du parcours.
Du jeu à venir
Du côté des IMOCA, alors que Macif (François Gabart – Michel Desjoyeaux) se dirige toujours sous gréement de fortune vers Salvador de Bahia, les bateaux de tête de la flotte poursuivent leur descente le long des côtes brésiliennes. Et si hier en fin de journée, le vent avait franchement molli, il s’est progressivement renforcé la nuit dernière pour se stabiliser autour d’une quinzaine de nœuds ce qui permet à PRB (Vincent Riou – Jean Le Cam), Safran (Marc Guillemot – Pascal Bidégorry) et Maître Coq (Jérémie Beyou – Christopher Pratt) de cavaler à plus de 15 nœuds de moyenne. Légèrement décroché – il pointe à 167 milles du premier – Cheminées Poujoulat a choisi de se décaler un peu plus au large que ses concurrents, sans doute pour anticiper un contournement par le large du front qui leur barre la route entre le cap Frio et l’arrivée. Reste que pour l’instant, il touche un peu moins de pression que ses prédécesseurs. Il est donc un peu moins rapide et malheureusement pour lui, ce matin, le vent devrait adonner plus rapidement pour les autres. Pour autant, les derniers 500 milles entre Rio de Janeiro et Itajaí réservent bien des surprises, la faute à une météo bien incertaine. C’est certain, il va y avoir du jeu et c’est tant mieux !
Du pot dans le Pot
Premier à entrer dans le Pot-au-Noir et donc premier à caler dans cette Zone de Convergence Inter Tropicale, GDF-Suez (Sébastien Rogue – Fabien Delahaye) avait assisté, impuissant, au retour de ses poursuivants directs à moins de 60 milles de son tableau arrière alors qu’il en possédait le double, douze heures auparavant. Il espérait logiquement être le premier à en ressortir et ainsi faire en sorte que « l’élastique se tende à nouveau par l’avant », selon son expression. Positionné un peu plus à l’est que ses adversaires, il a été exhaussé dès hier soir, et peut même se satisfaire de n’avoir finalement connu ni grains, ni molle. « Le bateau est passé comme une fleur » s’étonnait le co-skipper du bateau jaune et gris à la vacation de la nuit. Résultat, lui et son équipier profitent d’ores et déjà de l’alizé de sud-est et filent à 8 nœuds, droit sur l’équateur qu’ils franchiront en fin de journée. Idem pour Mare (Jorg Riechers – Pierre Brasseur) et Tales Santader (Alex Pella – Pablo Santurde) qui ont également bien redémarré, à l’inverse de Groupe Picoty, Vaquita, SNCF-Geodis, Watt & Sea - Région Poitou Charentes, Campagne de France et ERDF – Des pieds et des mains qui peinent pour avancer entre 4 et 6 nœuds mais restent extrêmement groupés.