
De la sélection sur dossier à la victoire sur l’eau, il aura fallu tout donner - et même plus encore - lors de ces trois semaines de sélection, pour devenir le skipper du Figaro Bretagne- Crédit Mutuel pour les saisons 2014-2015.
Le 4 novembre, un vent de jeunesse flotte dans les locaux du centre d’entrainement de Port-la-Forêt : 15 marins de moins de 25 ans, sélectionnés sur dossier, viennent présenter, sur l’eau comme à terre, leur savoir-faire, leur capacité à progresser et leur talent. Certains sont venus pour voir, pour se jauger, sûrement pas tous conscients de leur énorme potentiel. Ils sont clairs dans leur tête « je finis mes études et je reviens dans deux ans ». D’autres arrivent vraiment affutés : entre les régates courues, les diplômes universitaires validés, les appuis scolaires déjà négociés, au cas où… ils n’ont rien laissé au hasard. Sur l’eau, ils naviguent en équipage de cinq, chacun est jugé à tous les postes. Le niveau des 15 prétendants est très haut et l’engagement, total. A la fin de la première semaine, trois finalistes sont retenus.
Une semaine de préparation : changement d’ambiance
Du 12 au 15 novembre, quatre jours d’entrainement sont au programme. Le but : découvrir l’utilisation du pilote et enchaîner un parcours banane en solitaire. Les Figaro sont mis à disposition par le pôle Finistère Course au Large de 9h30 à 16h30 avec l’obligation d’embarquer un marin confirmé. 9h32 : les bateaux quittent le port, il faut rentabiliser chaque instant. 11h30 : sixième bord de portant avec 32 nœuds de vent dans le grain, c’est parti pour l’empannage, même pas peur. La manœuvre n’est pas parfaite, ça grogne à bord. Quelle impatience, il ne manquerait plus qu’ils sachent tout faire en une semaine !
Une finale, une manche en or, un seul vainqueur
Le 19 novembre débute la semaine de la finale. Neuf manches sont prévues. Le jury de la fédération française de voile est présent sur l’eau. Place à la régate, que le meilleur gagne. La météo ne ménage ni les finalistes, ni les organisateurs. Il fait très froid et un grain monte jusqu’à 35 nœuds. Le vendredi soir, les trois finalistes comptent chacun trois victoires, trois places de deuxième et trois places de troisième. C’est l’égalité parfaite ! Impossible de départager les jeunes champions, le rendez- vous est donc pris pour le lundi 25. Un maximum de quatre manches est au menu puisque le premier à deux points est assuré de gagner. Incroyable : après trois manches, ils sont trois vainqueurs différents. Il faut donc jouer une manche en or. En clair, le vainqueur de l’ultime manche remporte l’épreuve. Pari réussi pour Sébastien Simon : « Régater à trois est vraiment un exercice spécial. Sur la dernière manche, je me suis focalisé sur mon vent plus que sur mes adversaires. Sur le dernier bord, j’étais encore inquiet mais c’est passé et je suis vraiment heureux ».
Pour Nedeleg Bigi et Hugo Kerhascoet, si la déception est à la hauteur de l’investissement engagé, ils ont prouvé tout leur talent et leur combativité. Nul doute qu’on les retrouvera rapidement sur l’eau. Pour mémoire, les deux perdants du précédent Challenge étaient Simon Troël et Julien Villon qui viennent de courir deux saisons complètes en Figaro. Pour Sébastien Simon, ce n’est que le début de l’histoire, il va rejoindre Corentin Horeau, le skipper performance, pour la préparation des bateaux. Cap sur la saison 2014 !