
Après les arrivées de PRB, Safran et Maître Coq hier après-midi puis celle de Cheminées Poujoulat peu après 1 heure ce matin, il reste donc cinq monocoques IMOCA en course. Mais c’est à présent surtout vers la flotte des Class40 que tous les regards se tournent. Et pour cause, derrière GDF Suez, solide leader depuis Le Havre, rien n’est joué et à 1 300 de l’arrivée, la bagarre s’intensifie encore un peu à coup de petits décalages.
Rincés, bien contents d’arriver, mais aussi un peu déçus, Bernard Stamm et Philippe Legros se sont ainsi emparés de la 4e place chez les IMOCA, tôt ce matin. Bien dans le tempo dans la tempête du golfe de Gascogne, en tête même à hauteur des Canaries, ils ont commis ensuite deux petites fautes entre le Cap-Vert et la sortie du Pot-au-Noir : un mauvais choix de voile qui les a embarqués dans l’ouest alors qu’ils ne le souhaitaient pas, puis une erreur de placement dans la zone de convergence inter tropicale. « Le hic, c'est qu'après, c'est parti par devant. Nous avons essayé de recoller au score en tentant des petits décalages mais nous n'avons jamais eu les mêmes conditions que les leaders. Nous avons tenté un coup au large à l'approche de Rio mais les autres ont réussi à glisser tout le temps. Et pour cause, il y eu finalement du vent partout. Quand on est un peu derrière, on espère toujours une situation compliquée pour pouvoir se refaire. Là, il n'y en a pas eu. C'est comme ça et c'est la preuve que le droit à l'erreur n'existe pas » a très justement expliqué Bernard Stamm à son arrivée au ponton. Cela n’a pas échappé au binôme de Bureau Vallée (Louis Burton - Guillaume Le Brec) qui conserve, pour l’instant, sa cinquième place mais regarde d’un mauvais œil Energa (Zbigniew Gutkowski - Maciej Marczewski) se rapprocher dangereusement après une option bien sentie au large. Un choix de route inspiré qui lui permet de filer à bonne vitesse pendant que ses camarades de jeu composent avec des vents faibles et instables plus près de la côte, tout comme le Multi50, Rennes Métropole - Saint-Malo Agglomération (Gilles Lamiré – Andrea Mura), le prochain bateau de cette Route du Café attendu à Itajai. Mardi a priori.
Jouer les petits décalages
Si le droit à la faute n’a pas sa place chez les monocoques 60 pieds, c’est aussi vrai en Class40. Y compris pour le tandem Sébastien Rogues – Fabien Delahaye sur GDF Suez. Car si ce dernier possède une confortable avance de 104 milles ce lundi– précisément la même qu’hier au premier pointage –, sur ses poursuivants directs, il n’est pas à l’abri d’une sortie de piste ou d’un pépin technique. Le démâtage de Macif (François Gabart – Michel Desjoyeaux) l’a d’ailleurs rappelé à tous. Les co-skippers du bateau jaune et gris le savent pertinemment et c’est sans doute ce qui explique qu’ils soient actuellement légèrement moins rapides que leurs concurrents. A l’approche de Salvador de Bahia, ils ont pourtant un peu plus de pression que les autres entre Marceio et Natal. Quoi qu’il en soit, tous les « speedos » affichent deux chiffres - sauf ceux des trois duos qui naviguent encore dans l’hémisphère nord. En clair, la course de vitesse en bâbord amure se poursuit car sans grande alternative stratégique possible, seuls de petits décalages en latéral sont possibles. Pour l’heure, l’avantage parait être donné à ceux qui jouent le plus au large. La preuve, positionné 30 milles plus à l’est que Mare (Jorg Riechers – Pierre Brasseur), Tales Santander 2014 (Alex Pella - Pablo Santurde) lui a grappillé une vingtaine de milles ces dernières 24 heures. Il va donc être intéressant de voir si les choses se passent de la même façon, 150 milles dernière, entre Watt & Sea Région Poitou Charentes (Yannick Bestaven – Aurélien Ducroz), Groupe Picoty (Jean-Christophe Caso – Aymeric Chapellier) et SNCF Geodis (Fabrice Amédéo – Armel Tripon) qui se tiennent en moins de 12 milles avec un écart latéral identique. A noter par ailleurs, dans cette catégorie, que ERDF – Des pieds et des mains (Damien Seguin - Yoann Richomme) a annoncé à la direction de course, hier soir, qu’il ferait escale au Brésil, aujourd’hui en début d’après-midi, afin de solutionner un problème d’hydro-générateur.