Trois sponsors majeurs de la voile française se sont alliés ce mardi pour lancer un tour du monde, en solo et sans escale, sur les maxi-trimarans de plus de 80 pieds ou 24 mètres. Un cousin du Vendée Globe qui devrait prendre son premier départ à l’automne 2017.
En arrivant aux Sables d’Olonne après son Vendée Globe victorieux, François Gabart, skipper de Macif, n’avait qu’une idée en tête : repartir sur les mers du sud à grande vitesse grâce à un trimaran. « Il avait à peine posé pied à terre qu’il nous contactait », se souvient Patricia Brochard, responsable du sponsoring voile pour Sodebo. Une envie qui tombait à pic puisque Thomas Coville, skipper de Sodebo, ne cachait pas son envie de faire le tour du monde en solitaire et en course. « C’était une envie de longue date mais il n’y avait pas assez de fous pour participer jusque-là », précise Patricia Brochard dans un sourire. Les discussions ont donc été lancées en début d'année, entre Macif et Sodebo mais aussi avec Banque Populaire qui venait d’annoncer un nouveau projet en multicoque solo avec Armel Le Cleac’h. « Nous avons voulu nous prendre en charge, poursuit Patricia Brochard. Nous ne voulons pas subir, nous voulons agir. » Avec ce collectif, les sponsors prennent le pouvoir sur les marins. C’est le contraire de la classe des bateaux du Vendée Globe, les Imoca. « C’est une innovation », répond Jean-Bernard Leboucher pour Macif. A sa gauche, Patricia Brochard précise que les skippers sont invités autour de la table. La charte du Collectif Ultim a été officiellement signée ce mardi à Paris.
Un championnat sur quatre ans
Au lendemain de l’annonce du report de la deuxième édition de la transatlantique en MOD70, Krys Ocean Race, les maxi-trimarans, des géants aux records de vitesse impressionnants, ont donc décidé d’occuper le terrain. Ils annoncent un championnat sur quatre ans à partir de 2015, avec une course obligatoire chaque année et la participation à des compétitions existantes. « La Route du Rhum 2014 sera notre galop d’essai », espère Patricia Brochard. « Nous voulons garder notre autonomie tout en nous fédérant », précise Thierry Bouvard. Le responsable sponsoring de Banque Populaire rappelle que ce sont les records autour du monde qui ont créé la légende de la catégorie ultime. En chœur, les trois fondateurs du Collectif Ultim assurent vouloir désormais susciter l’envie d’autres participants. Ils ont discuté avec Prince de Bretagne, sponsor de Lionel Lemonchois, ou Idec pour Francis Joyon, très engagé sur la création de nouvelles courses. Spindrift pourrait également être intéressé par le projet en cas de saison 2014 en solitaire. Le collectif espère accueillir cinq ou six bateaux sur leur tour du monde, point d’orgue de leur championnat, mais assurent être prêts à partir à trois. Les fondateurs assurent être conscients du danger des mers du sud – « nous avons en tête les balises à mettre en place pour éviter les icebergs », précise Thierry Bouvard – mais ils estiment aussi qu’un départ en course permettra de sécuriser la navigation de ces voiliers extrêmes. Rendez-vous à l’automne 2017.
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