
Le marin, vainqueur de la Solitaire 1989, prépare son grand retour sous les couleurs de son ancien sponsor, Generali.
« Je n’aurais pas rêvé meilleur scénario », assure Alain Gautier. Pour la prochaine Solitaire du Figaro – Eric Bompard Cachemire, le vainqueur de l’édition 1989 et du Vendée Globe 1992-1993 embarquera sur le bateau de Nicolas Lunven, décidé à tenter de nouvelles aventures estivales. Une belle histoire d’amitié. « Alain Gautier m’a aidé, il y a quelques années, en me permettant de naviguer en Figaro sous les couleurs de son partenaire de l’époque, Foncia, rappelle le jeune navigateur vannetais. Depuis, nous avons gardé le contact et c’est avec plaisir que je lui ai proposé, avec Generali, de revenir sur le circuit Figaro. » Alain Gautier retrouve donc son ancien sponsor, alors Generali – La Concorde, celui qui l’a accompagné lors de sa victoire en 1989 puis sur son premier Vendée Globe. « Je trouve cela vraiment fair de la part de Nicolas d’avoir pensé à moi, complète Alain Gautier. Je suis très heureux de voir un jeune que j’ai un peu aidé, il y a quelques années, me renvoyer l’ascenseur. » Generali organise donc une saison pour deux skippers. D’abord la Transat AG2R-La Mondiale, le 6 avril prochain, avec Nicolas Lunven et un co-équipier encore inconnu. « Nicolas m’a proposé de partir avec lui mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée de m’absenter un mois pour quelqu’un qui débarque comme moi. Sans oublier la fatigue accumulée. J’aurai quand même 52 ans au départ de la Solitaire. » Puis deux courses pour Alain Gautier en guise d’apéritif (Solo Maître Coq et Solo Concarneau), avant le grand départ du 8 juin prochain.
Un ancien vainqueur prêt à en découdre
« J’ai commencé à penser à la Solitaire en quittant la très grande équipe de la Coupe de l’America, en 2010, nous explique Alain Gautier. Je me disais que les petites équipes, où l’on prépare soi-même son bateau, cela avait quand même du bon. » D’autant que le marin avait toujours dit qu’il souhaitait revenir sur la ligne de départ. « Passé 50 ans, il ne fallait pas que j’attende trop ! » Pour évoquer le goût si particulier de la doyenne des courses au large françaises, Alain Gautier rappelle que la course est très exigeante pour les marins. « Sur d’autres courses, la technologie prend parfois le dessus, avance-t-il. Mais sur la Solitaire, ce sont les hommes qui font la différence. » Pour prendre le meilleur départ possible, Alain Gautier a déjà réservé sa place au centre d’entraînement de Port-la-Forêt, la Mecque de la voile française. « J’ai la chance d’avoir un sponsor qui me connaît, qui sait que la victoire sera difficile, mais qui n’oublie pas non plus mon âme de compétiteur. » Il apprécie donc de se préparer le mieux possible, sans pression. « C’est bien, cela enlève des épines du pied et on navigue mieux. » Car le navigateur expérimenté se verrait bien tout en haut d’un podium d’étape. « Je suis attaché à la victoire d’étape, précise-t-il. Cela vient récompenser une copie parfaite sur trois jours. » Une dixième étape qui lui permettrait de décrocher le nombre maximum de victoires d’étapes, avec Jean Le Cam. Mais il devra pour cela contrer un Yann Eliès très motivé, avec déjà 8 victoires d’étape au compteur. Alain Gautier a conscience qu’il pourrait aussi affronter les terribles moments de frustration portés par la Solitaire mais il ne s’en soucie pas. « Je sais que je peux aussi faire 30e, surtout en Manche avec les courants, mais ce n’est pas très gênant. Ce que je veux surtout, c’est me faire plaisir. » Alain Gautier est prêt pour la bataille.