
Les organisateurs de la Route du Rhum, qui partira le 2 novembre prochain de Saint-Malo, cherchaient un partenaire privé pour succéder à la Banque Postale. C’est finalement une collectivité, la région Guadeloupe, qui a choisi de s’engager.
La Guadeloupe a créé la surprise en devenant partenaire titre de la Route du Rhum ce vendredi, au milieu des confettis dispersés au salon nautique. Les élus guadeloupéens, inquiets de voir la mythique transatlantique choisir un autre port d’arrivée, faute de financement, ont signé un chèque de 1.5 million d’euros. C’est moins que le budget total investi par la Banque Postale en 2010 mais cela correspond à son premier versement. Un partenariat « figé dans le marbre », assure la présidente de la région Guadeloupe, Josette Borel-Lincertin. « Avec cet engagement, nous voulons signifier notre appartenance, précise-t-elle. Il y a 35 ans, lors de la création de cette course transatlantique par Michel Etevenon, les Guadeloupéens étaient déjà investis dans le projet. A l’occasion de la 10e édition, nous voulons donc rappeler que la Route du Rhum, c’est aussi notre affaire. » La présidente de région concède également que le public guadeloupéen n’était pas présent en nombre lors des premières éditions. « Pendant longtemps, la mer a été considérée comme hostile en Guadeloupe, ce n’est pas forcément notre espace privilégié », explique Josette Borel-Lincertin. Mais depuis 2008, la région s’est lancée dans un important plan de développement nautique. « Il faut accompagner les jeunes qui osent affronter l’Atlantique », ajoute-t-elle. Pour cela, la région Guadeloupe a décidé de parrainer quatre à cinq skippers pour la Route du Rhum, dont un marin formé par le centre de formation Guadeloupe Grand Large.
Un encadrement professionnel pour de jeunes marins
La structure régionale de course, Guadeloupe Grand Large, a recruté des jeunes guadeloupéens désireux de larguer les amarres. « Ce sont des gamins qui connaissent la mer, explique Jean-Paul Fischer. L’un d’eux vient des Saintes et il a la mer en lui. On lui donnerait un bout de bois, il partirait en mer avec. D’autres ont travaillé dans un chantier naval, une voilerie, pratiqué l’optimist ou la planche à voile… Mais nous ne leur avons pas demandé d’avoir au préalable une expérience professionnelle de la voile. » Les « gamins », comme les appelle Jean-Paul Fisher, ont entre 19 et 49 ans. « Pendant deux ans, nous leur offrons une préparation mentale et physique, en partenariat avec le Creps », développe le responsable de Guadeloupe Grand Large. Le centre va sélectionner trois duos sur la Transat AG2R en Figaro, dont un duo de réserve, puis un skipper en Class40 pour La Route du Rhum. « Ils ont tout pour être des champions car nous nous occupons de toute la logistique, précise-t-il. Peu de coureurs en métropole bénéficient d’une telle situation. Et pour faire la différence sur les courses 2014, je sais qu’ils miseront sur la combativité. Ils sont fiers de représenter la Guadeloupe et vont donc tout faire pour jouer la gagne. » Les skippers choisis pour la Transat AG2R s’entraîneront à Lorient au mois de mars puis à partir du mois de juin pour l’heureux skipper de la Route du Rhum.
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