
Avec Yann Éliès en tête ce mercredi soir, un groupe détaché de la meute remontait vers la Vendée.
La troisième étape de la Solitaire du Figaro Éric Bompard cachemire devrait connaître jeudi son dénouement. A l’issue d’un parcours des plus palpitants de 505 milles conduisant les 35 skippers encore en course vers Les Sables-d’Olonne et où les conditions ont été très changeantes, les écarts en temps devraient être conséquents. Ils devraient certainement donner une idée des prétendants pour la victoire finale la semaine prochaine à Cherbourg-Octeville.
Depuis la bouée météorologique, devenue inopinément virtuelle mais virée par les premiers peu avant 2 h du matin, les voiles ont fait bombance toute la journée d’hier. Pour les solitaires, ermites par intermittence, se présentait un long bord de largue serré vers la marque d’entrée de la Gironde. Une sorte de dernier virage dans la dernière ligne droite amorçant le retour à l’écurie.
Alors qu’il a mené la flotte un moment, Erwan Tabarly (Armor Lux-Comptoir de la Mer), 4e au classement de 17 h et à 87 milles du but, regrettait d’avoir un petit décalage avec les hommes de tête : Yann Éliès (Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir), Gildas Mahé (Interface Concept) et Corentin Horeau (Bretagne-Crédit Mutuel Performance). Dérisoire en fait. Sous un soleil d’aplomb, le Fouesnantais pouvait encore penser à une première victoire d’étape alors qu’il en est à sa 12e participation : « Nous sommes dans un petit groupe de 8 bateaux façon petit train, et j’ai actuellement Jérémie Beyou (Maître CoQ) à coté de moi. Nous avons réussi à nous extirper ensemble de la molle à Belle-Île alors que derrière ils sont restés scotchés. Après BXA, cela va être au près mais j’ai bien l’impression qu’on va faire la remontée vers Les Sables-d’Olonne sur un seul bord. Il n’y aura pas trop d’options. »
Au creux de la vague par rapport au groupe d’estafettes, Alexis Loison (Groupe FIVA), 3e au général après les deux premiers tronçons avec une victoire prestigieuse à Plymouth, voyait avec philosophie sa confiance s’étioler : « Je suis entre deux paquets mais loin derrière les dix qui sont devant. Je me suis fait piéger au mauvais moment, comme si en voiture j’étais resté arrêté le temps de deux feux rouges. C’est rageant. Cela va être difficile de recoller les morceaux surtout si la fin va se dérouler sur un seul bord. L’idée maintenant, c’est de perdre le moins temps possible. »
Pour Gwenolé Gahinet (Safran-Guy Cotten), avec les plongeons dans les oubliettes du classement de l’Anglais Sam Matson (Artemis 21) et de Sébastien Simon (Bretagne-Crédit Mutuel Espoir), le moral était tout autre. Le récent vainqueur de la Transat AG2R La Mondiale en compagnie de Paul Meilhat se retrouvait possible vainqueur du classement Bénéteau : « Je suis sorti de justesse du piège de Belle-Île et actuellement c’est plutôt bien. La lecture du classement de ce matin m’a fait vraiment plaisir. J’ai une belle avance pour le classement bizuth et cela semble être bâché. J’espère que cela va rester comme ça. A priori, cela risque maintenant d’être que du tout droit. »
Avec un vent soutenu de Nord-Ouest annoncé, les premières arrivées sont estimées jeudi en début de matinée.