
Sur l’eau, les équipages s’affrontent à bord de monotypes. À terre, c’est une toute autre course qui se joue pour permettre aux navigants d’être le plus performant possible.
Le talent des skippers et équipiers ne suffit pas toujours pour faire la différence sur une compétition telle que le Tour de France à la Voile. Les équipes techniques des neuf teams ont également leur rôle à jouer. Un rôle crucial qui peut faire la différence en mer. « Notre objectif est de soulager au maximum l’équipage car le rythme est dense sur la course. Sur chaque étape, tout doit être prêt et installé avant l’arrivée du bateau, nous explique Louis Viat, responsable organisation du Groupama Sailing Team et navigant. Plus l’assistance est efficace et bien préparée, et plus cela a un impact positif sur les résultats sportifs car les marins sont bien reposés, ont bien mangé et n’ont plus mal au dos… ». Un vrai challenge à reproduire à chaque étape, avec une mécanique bien rodée. « À chaque arrivée, Ronan Jugeau, le préparateur du bateau, attend l’équipage sur le ponton avec tout son matériel pour être prêt à intervenir, les sacs des navigants sont dans leurs chambres à l’hôtel et le repas est préparé. Cela permet de perdre le moins de temps possible. Notre challenge à terre, c’est de tout faire pour que le bateau soit prêt à naviguer et que l’équipage soit en forme pour aborder au mieux les régates et les étapes », poursuit-il. Et comme l’an dernier, le Groupama Sailing Team dispose d’un gros semi-remorque qui se déplace d’étape en étape, d’une grande tente et du camion du préparateur, dans lequel est stocké tout le matériel technique. « Cela constitue la base de notre dispositif logistique sur le Tour. Le semi-remorque part dès que le bateau est en course afin que tout soit prêt quand l’équipage arrive », poursuit-il.
Un dispositif bien rodé
Au sein de l’équipe, chacun a un rôle bien défini. Composé de Lætitia Brière, qui gère la logistique et la cuisine, de Ronan Jugeau, le préparateur du bateau, de Chloé Briand, la kinésithérapeute et ostéopathe et de Louis Viat qui chapeaute l’organisation, le team vit donc au rythme des étapes de la course. Un chauffeur, qui joue également le rôle de responsable de la base, du rangement, de l’électricité et des branchements complète le dispositif.
« Chloé voit les navigants un par un entre chaque étape pour des massages, des soins et des séances de kiné pour leur permettre de récupérer. Certaines étapes sont dures physiquement et les organismes sont très sollicités au niveau du dos. C’est bien qu’elle soit là, c’est hyper important. Elle a un programme assez chargé en retour d’étape. On essaie de proposer des soins en piscine en plus sur certaines étapes, ou de trouver des activités sympas et bénéfiques, précise Louis Viat. Ronan, de son côté, doit assurer l’entretien et le nettoyage du bateau. À l’arrivée de chaque étape, il établit une job list avec les navigants et fait en sorte que le bateau soit impeccable et en état de fonctionnement dès le lendemain matin ». À noter également la présence de Thierry Peponnet, coach du Groupama Sailing Team, sur certaines étapes clefs. « Il ne vient pas sur toutes les étapes. Il était là au départ et sera là sur les étapes de transitions, pour apporter de la sérénité aux navigants et leur prodiguer d’importants conseils », souligne Louis Viat, qui a la double casquette terre et mer sur ce Tour de France à la Voile. « Je concilie les deux. Je peux être amené à naviguer sur certaines étapes à la demande de Franck Cammas. Je suis en stand-by et prêt à dégainer si besoin. Mais j’ai l’habitude, cela ne pose pas de problème. Nous avons quasiment la même équipe que l’an dernier à terre, chacun a son rôle. Une fois que tout est lancé, je n’ai pas grand-chose à faire à part recadrer si besoin. Mais ce n’est pas encore arrivé ».
On l’aura compris, le Groupama Sailing Team est arrivé fin prêt sur le Tour de France à la Voile pour tenter le doublé. « On commence le Tour sans Franck Cammas. On va voir comment cela va se passer. Mais on a déjà fait des régates d’avant-saison sans lui. On a tous adopté la méthode Cammas et on est capable de gagner des étapes sans lui. Ça ne change rien à notre mode de fonctionnement, même si sa présence donne un coup de booste à tout le monde », conclut Louis Viat.
Les 9 équipes engagées: BE. Brussels – Bienne Voile, Bretagne Crédit Mutuel Elite, Courrier Dunkerque 3, Groupama 34, Nantes Saint-Nazaire, Normandie-Acerel, Team Oman Sail, Toulon Provence Méditerranée COYCH, Ville de Genève – Carrefour Addictions.