
Pour sa 14e participation à La Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire, le skipper de Gedimat s’est offert sa première victoire d’étape. A 43 ans, ce breton au palmarès riche et éclectique (2e de La Solitaire en 2006, détenteur du Trophée Jules Verne aux côtés de Loïck Peyron en 2012…) signe une superbe performance sur ce premier tronçon entre Bordeaux-Pauillac et Sanxenxo (Espagne). Dès la sortie de la Gironde, Thierry Chabagny s’est imposé en tête de flotte, naviguant parfaitement, faisant les bons choix stratégiques, malgré des conditions de navigations complexes.
« J’ai dû faire une cinquantaine d’étapes, c’est la victoire de la patience, explique Thierry Chabagny. Je dois être un animal à la maturité lente, mais à maturité quand même, cela finit par arriver. C’est aussi la victoire de la fidélité avec mon partenaire, parce que ça fait cinq ans qu’on est ensemble. C’est une grande joie. C’est sûr la fin dans la molle, c’était un peu énervant, mais pour que ça se termine comme ça, c’est que je devais vraiment la gagner. C’est seulement à 0,05 mille de l’arrivée que je me suis dit que ça allait le faire.
Sur la ligne, j’ai pensé que c’était incroyable. J’ai pensé à tous mes proches, à tous mes amis, à tous ceux à qui cela faisait plaisir, à mon sponsor et à tous les sponsors que j’ai eus et qui ont cru en moi à un moment donné (...) Cette étape a été dure, compliquée, dès le départ et la sortie de la Gironde, puis les passages de front froid au près, le passage du cap Finisterre dans la brise… Il y avait pas mal de difficultés. Mais à chaque fois, j’étais dans le bon paquet. J’ai même réussi à gagner des places. A la fin, j’ai fait mon petit décalage, et là j’ai mis tout le monde d’accord. J’ai préféré jouer la pression, la force du vent. Pour avoir fait plusieurs transats, je savais qu’il y a toujours plus de vent au large. Quand j’ai recroisé avec le groupe, j’ai vu que c’était la bonne opération. Cela s’enchaînait super bien, quand cela se passe comme ça, c’est le bonheur. »